Le gouverneur du Colorado souhaite légiférer sur les fuites de méthane qui se produisent dans les exploitations de pétrole et de gaz, y compris celles dans lequelles la fracturation hydraulique est pratiquée. Le Colorado compte en effet plus de 30 000 puits, un nombre qui a doublé depuis 2006 avec l’essor de l’exploitation des gaz de schiste. Cet essor se traduit par une augmentation de la pollution de l’air et par un rejet de la fracturation, par les électeurs de plusieurs villes de l’Etat. Le gouverneur, John W. Hickenlooper, propose donc d’encadrer les activités de forage et de stockage du gaz et du pétrole en obligeant les compagnies à détecter, réparer et empêcher les fuites de méthane. Mais aussi à réduire le torchage du gaz. (Le méthane est un puissant gaz à effet de serre).
Si un tel projet de loi venait à aboutir, les entreprises devraient garder la trace de toutes les fuites qu’elles ont enregistrées sur tous leurs puits. Le New York Times le 18 novembre écrit que ce projet s’avère très ambitieux : « sur certains aspects cruciaux, la nouvelle proposition va bien au-delà des restrictions que l’Agence de Protection de l’Environnement a déjà renforcées l’an passé. Les lois fédérales concernent uniquement les nouveaux puits et elles ne limitent pas les émissions de méthane. Et pour l’instant, aucune loi fédérale n’oblige les entreprises à vérifier les fuites et à les réparer. »
Le journal fait toutefois remarquer que, avant d’aboutir, le projet de loi fera probablement l’objet de nombreuses négociations qui pourraient en modifier la portée.
Un commentaire
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therese Delfel
Voilà tout de même un bel exemple d’emplâtre sur une jambe de bois, parce que le bon sens le plus élémentaire voudrait que la recherche et l’exploitation d’une énergie fossile avec des méthodes extrêmes soit carrément interdite. ce qui suppose un projet ambitieux d’énergies renouvelables, avec encore, en amont, un projet de société sobre, intelligente et consciente de faire partie de tout un écosystème indissociable. Autant dire que les petites lois visant à réduire un peu le plus gros de nos plus grossières erreurs, ne va pas mener bien loin et pire, sans doute avoir une empreinte écologique lourde en termes de réunions/déplacements/milliers de mails et autres actions voraces en énergie …