Tandis que nous saluons le courage d’habitants de pays pauvres, tandis que nous envoyons des fonds à l’étranger pour la protection des grands animaux sauvages et qu’à juste titre, nous nous indignons quand ils sont tués par des hommes, nous sommes semble-t-il bien décidés à ne pas mettre la main à la pâte. La protection d’espèces situées au sommet de la chaîne alimentaire, avec toutes les difficultés que cela implique, c’est l’affaire des autres : nous, nous reculons d’un pas et nous restons spectateurs, écrit l’éditorialiste britanique George Monbiot.
Je suis revenu de différentes conférences récentes rempli d’étonnement et d’un semblant d’espoir, ce qui ne m’était que trop rarement arrivé ces dernières années. Tout d’abord, à l’occasion de la parution du rapport de Rewilding Europe sur le retour des espèces sauvages, il y a trois semaines, j’ai appris que certains animaux sauvages de grande taille retrouvaient rapidement leur habitat d’où ils avaient disparu depuis longtemps.
Puis, lors du World Wilderness Congress d’il y a dix jours, j’ai pu constater que des peuples et des pays disposant de très peu de ressources protégeaient et réintroduisaient des animaux sauvages « difficiles » dans des conditions quasi impossibles, c’est-à-dire des espèces particulièrement controversées qui réclament les habitats les plus étendus.
Entre l’espoir et la surprise
Partagé entre l’espoir et la surprise, j’ai surtout été frappé par ceci : tandis que depuis la Grande-Bretagne, nous saluons le courage d’habitants de pays très pauvres et que nous nous réjouissons de leurs avancées, tandis que nous envoyons des fonds à l’étranger pour la protection des grands animaux sauvages et qu’à juste titre, nous nous indignons quand ils sont tués par des hommes, nous sommes semble-t-il bien décidés à ne pas mettre la main à la pâte. La protection d’espèces situées au sommet de la chaîne alimentaire, avec toutes les difficultés que cela implique, c’est l’affaire des autres : nous, nous reculons d’un pas et nous restons spectateurs.
Je m’efforce depuis longtemps de comprendre pourquoi nous sommes à ce point à la traîne par rapport au reste du monde, pourquoi nous vénérons des écosystèmes déforestés et presque vides, pourquoi le Royaume-Uni est « le plus grand pays d’Europe et pour ainsi dire du monde », pour reprendre les termes du biologiste David Hetherington, à ne plus compter un seul de ses grands carnivores (et même de ceux de moyenne taille) et, surtout, pourquoi nos associations de protection de l’environnement semblent si peu préoccupées par le recul de la nature et si peu enclines à s’en occuper.
Je commencerai par résumer ce que j’ai entendu lors de ces conférences et ce que j’ai lu par la suite.
Rewilding Europe: l’Angleterre est le pays le plus zoophobe d’Europe
Rewilding Europe a précisé que ses conclusions ne remettaient pas en cause les inquiétudes au sujet de la perte de biodiversité au niveau mondial. Celle-ci se produit en effet à un rythme sans précédent depuis les dernières extinctions de masse, qui ont été causées soit par la chute de météorites, soit par de gigantesques éruptions volcaniques, tandis qu’à l’heure actuelle, c’est l’homme qui en est responsable : saccage et destruction des habitats, pollution, acidification, réchauffement climatique et mises à mort d’espèces vulnérables.
L’Europe ne fait pas exception à la règle et certaines espèces, terrestres mais surtout marines, sont conduites au bord de l’extinction à une vitesse affolante.
Mais il se produit dans le même temps quelque chose de remarquable et d’inattendu : dans de nombreuses régions, on assiste à une importante restauration des habitats. Elle est parfois accidentelle, lorsque les agriculteurs abandonnent des terres marginales, et parfois délibérée, lorsque des associations européennes de protection de l’environnement, résolument déterminées, assurent la protection de vastes zones. On constate également un net recul de la persécution de nombreuses espèces, auparavant chassées pour le plaisir ou pour leur chair ou exterminées en tant que nuisibles. Certains animaux autrefois haïs sont aujourd’hui protégés et bienvenus. Même les espèces que l’on s’attendait le moins à revoir, celles qui ont besoin de territoires étendus et étaient détestées des hommes, ont entamé leur retour.
Ainsi, au moment de la Première Guerre mondiale, le territoire du loup en Europe ne représentait plus que 7 % de ce qu’il était au moment de la Révolution française. L’espèce était éteinte presque partout. Et la seconde moitié du XXe siècle était déjà bien entamée, qu’il était encore poussé dans ses derniers retranchements. Mais depuis 1970, sa population en Europe a été multipliée par quatre : on compte aujourd’hui environ 12 000 loups sur le continent. Des populations reliques en Europe de l’Est, en Italie et en Espagne ont aujourd’hui essaimé sur la plus grande partie du territoire allemand, dans les Alpes françaises et jusque dans le centre de la France, en Catalogne, dans la péninsule ibérique, au Danemark, en Belgique et même, à deux reprises, aux Pays-Bas. Si les populations ne sont pas en sécurité partout, l’animal est désormais aussi bien craint que bien accueilli : une nouvelle génération d’amoureux de la nature se délecte en effet de ses réapparitions et les activités autour de l’observation du loup se multiplient, générant des revenus et des emplois dans des zones où les deux faisaient défaut.
Il en va de même du lynx, du chacal doré, du bison d’Europe ou de l’élan.
Nulle part ou presque il n’est question du Royaume-Uni dans ces histoires. Nombre d’espèces que j’ai citées y vivaient pourtant. Les bisons ont disparu lors de l’apogée de la dernière glaciation, il y a entre 25 000 et 15 000 ans de cela. Leur retour a sans doute été empêché à la fin de l’époque glaciaire (lorsque l’aire continentale émergée était encore rattachée au continent) par la pression de chasse. Le glouton était encore présent il y a environ 8000 ans. Quant aux élans, ils ont été exterminés plus tard : les derniers restes trouvés en Grande-Bretagne datent de 3900 ans.
Seules trois des espèces de mammifères répertoriées dans le rapport de Rewilding Europe se développent bien aujourd’hui en Grande-Bretagne : le phoque gris, le chevreuil et le cerf élaphe.
Lorsque l’on voit l’importance que prennent les quelque 500 sangliers qui vivent en Grande-Bretagne et qu’on s’aperçoit qu’il y en a 600 000 en Espagne, autant en Italie, et un million en France comme en Allemagne, on comprendra, je pense, que je considère ce pays comme le plus zoophobe d’Europe.
World Wilderness Congress: Pourquoi notre pays est-il à ce point à la traîne par rapport au reste du monde ?
Lors du World Wilderness Congress, j’ai écouté l’héroïque Li Quan exposer son projet de réintroduction du tigre dans le sud de la Chine. Les obstacles qu’elle doit surmonter – politiques, financiers, écologiques et humanitaires – dépassent l’entendement. Mais elle a constitué une population captive viable, elle a commencé à la réhabituer à la vie sauvage et son projet a été accepté par les populations locales. Elle est donc sur le point de relâcher les premiers individus. Un exemple à garder en mémoire lorsqu’on entend les agriculteurs et les propriétaires de pêcherie affirmer que la Grande-Bretagne ne peut pas se permettre d’avoir de population de castors !
Alors pourquoi notre pays est-il à ce point à la traîne par rapport au reste du monde ? Pourquoi nos associations de protection de l’environnement semblent-elles manquer autant d’ambition et de volonté ? Avant de tenter de répondre à ces questions, j’aimerais livrer deux observations. La première n’étonnera guère les habitués de ce blog.
1. Les lieux censés abriter le plus de faune et de flore sauvages et où on pourrait s’attendre à observer un important rétablissement écologique sont :
a. Ceux où la population humaine est le plus faible ;
b. Ceux qui sont le plus éloignés des villes ;
c. Ceux qui se prêtent le moins à l’agriculture.
En Grande-Bretagne, il s’agit des hautes terres. C’est pour cela que je suis obnubilé par la façon dont elles sont gérées. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, les espèces sauvages s’en sortent moins bien dans les hautes terres que dans les plaines habitées où domine l’agriculture intensive. Selon le rapport de State of Nature, publié en mai, si 60 % des espèces sauvages sont en déclin dans l’ensemble du pays, ce taux atteint 65 % dans les hautes terres.
La première raison à cela est que presque tous les arbres et arbrisseaux, dont dépendent la majorité des espèces, ont été coupés, essentiellement du fait de l’élevage ovin. Sur le continent, les hautes terres sont aujourd’hui largement recouvertes de forêts, tandis que les plaines sont majoritairement nues, ce qui est une situation qui paraît logique. Les sols des hautes terres sont généralement beaucoup plus pauvres que ceux des plaines, si bien que l’agriculture y est moins productive, l’écart étant souvent très important. Mais en Grande-Bretagne, les plaines sont certes nues pour la plupart, mais les hautes terres le sont plus encore. Les zones qui devraient donc être des réserves de vie sauvage sont en fait des déserts.
Cet état d’appauvrissement est entretenu de trois façons différentes, dans l’ordre croissant du rôle qu’elles jouent :
a. Des propriétaires fonciers pratiquant la chasse à l’approche gonflent artificiellement les populations de cervidés ;
b. Des propriétaires de terrains réservés à la chasse à la grouse rasent et brûlent la végétation (et tuent les busards Saint-Martin et autres prédateurs) pour accroître au maximum la population de grouses dont la chasse est payante ;
c. Les pouvoirs publics utilisent l’argent du contribuable pour soutenir l’agriculture dans les collines, c’est-à-dire essentiellement le pacage des moutons.
Il n’y aurait pas d’agriculture de montagne en Grande-Bretagne ni ailleurs en Europe si elle n’était pas subventionnée.
Le maintien en l’état des hautes terres dénudées fait donc désormais partie de la politique du gouvernement, que cela ait ou non un intérêt social, écologique ou financier. La semaine dernière, le Secrétaire d’État à l’Environnement, Owen Paterson, s’est d’ailleurs adressé en ces termes au Parlement :
« Il n’y a aucun doute là-dessus : nous devons aider les agriculteurs de ces régions à maintenir les collines dans leur état actuel. »
Pour mémoire, il s’agit là du même gouvernement que celui qui refuse par principe d’intervenir dans l’économie à moins que cela ne soit jugé indispensable. Mais cela n’empêche par le Secrétaire d’État de s’engager à utiliser l’argent public pour entretenir un véritable désert.
2. Les démarches auxquelles on s’attend de la part des associations de protection de la nature sont celles qui optimisent la protection de la vie sauvage. Au lieu de cela, elles optimisent pour ainsi dire sa destruction.
Je ne le répéterai jamais assez : la conservation des hautes terres telle qu’elle est pratiquée dans la plupart des réserves détenues ou gérées par le Wildlife Trusts, la RSPB, le National Trust, Natural England, Natural Resources Wales, Scottish Natural Heritage et d’autres repose sur l’idée erronée que c’est en laissant ces réserves ouvertes et majoritairement dépourvues d’arbres qu’on protège le mieux la vie sauvage. Cette croyance, dont les associations ne vérifient pas le bienfondé même si elles y adhèrent, se situe aux antipodes de ce qu’il convient de faire, et cela explique pourquoi nombre de réserves des hautes terres ont à peu près autant de biodiversité et d’intérêt écologique qu’un parc de stationnement.
Bien souvent, lorsque les associations d’écologistes cherchent une justification à la guerre qu’il mène contre les habitats en 3D, ils en appellent à la tradition : c’est comme cela que la terre était, c’est donc comme cela qu’elle doit rester. Elles oublient que toutes les îles britanniques ou presque, y compris les hautes terres, étaient recouvertes de forêts denses, jusqu’à ce qu’elles soient coupées et brûlées par l’homme et envahies par leurs animaux pour les pâturages.
Voilà ce qui m’indigne le plus : non seulement l’approche de nos associations de protection de la nature a un demi-siècle de retard sur le reste de l’Europe, mais ces associations donnent une fausse image de l’état de la nature dans ce pays. Elles font comme si l’actuel système de gestion était peu ou prou ce qui se fait de mieux et elles portent aux nues des écosystèmes ravagés et appauvris.
Illustration : en réponse à l’article que j’ai écrit au sujet de l’état du Lake District, John Darlington, directeur régional du National Trust, persiste et signe :
« Nous reconnaissons de plus en plus la valeur qu’apportent des lieux comme celui-ci : eau pure, stockage du carbone dans les sols riches en tourbe, nourriture, paysages naturels et, bien sûr, dimensions récréatives, tranquillité et source d’inspiration. Les agriculteurs jouent un rôle décisif dans nombre de ces aspects. »
En réalité, le meilleur moyen de protéger les sources d’eau pure, le carbone du sol, la nature et la tranquillité consiste à réduire ou à faire cesser les activités agricoles dans les lieux les plus importants. Ainsi, pour éviter les inondations et assurer un apport d’eau régulier en aval, le mieux est d’éradiquer les moutons (qui compactent le sol et empêchent arbres et arbrisseaux de repousser), de faire arrêter le dragage des affluents par les agriculteurs et de décanaliser les rivières. Alors, pourquoi les associations d’écologistes se sentent-elles obligées de recycler de tels mensonges ? Craignent-elles à ce point le lobby des agriculteurs qu’au lieu de protéger les paysages, elles répètent la propagande de leur syndicat national ?
Je ne veux pas dire pour autant que le conflit entre l’agriculture de montagne, la vie sauvage et les bassins versants est facile à gérer ; j’ai d’ailleurs formulé un certain nombre de propositions qui, je l’espère, pourront être utiles.
Je ne demande pas non plus qu’il n’y ait plus d’agriculture en montagne : je suis conscient des valeurs et des traditions qui accompagnent cette activité, comme je suis conscient de la valeur de la vie sauvage et des réserves d’eau qu’elle déplace. Mais pourquoi ne pas être franc sur ces sujets ? Pourquoi n’admettons-nous pas qu’il puisse y avoir conflit entre différents aspects que nous aimerions voir perdurer dans les hautes terres, comme la tradition du pacage et la restauration de la vie sauvage ? Quel problème y a-t-il à le dire ?
On prend mieux la mesure de la participation des associations d’écologistes à la destruction du monde naturel ou à la dissimulation de cette destruction lorsque l’on sait qu’aucun de nos parcs nationaux ne dépasse la Catégorie V dans le répertoire des aires protégées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La plupart des parcs nationaux de la planète entrent dans la Catégorie II dite des « vastes aires naturelles ou quasi naturelles mises en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle ». Certains font même partie de la Catégorie I qui concerne les « aires protégées mises en réserve pour protéger la biodiversité » ou « réserves naturelles intégrales ».
Les aires de la Catégorie V ne bénéficient d’aucune protection significative : il s’agit pour résumer de parcours naturels ou d’autres écosystèmes modifiés du même type. C’est tout ce que nous avons. Qu’il existe certaines aires dans lesquelles les traditions agricoles sont reconnues et respectées ne me pose aucun problème. Mais qu’il n’y ait rien d’autre m’inquiète au plus haut point.
Cela signifie donc qu’il n’existe aucune surface de terre de grande taille au Royaume-Uni où les hommes et les espèces sauvages peuvent échapper à l’intensité des impacts humains. Je considère pourtant que de tels havres de paix sont indispensables pour se définir soi-même et définir sa place dans le monde, pour permettre à son esprit de s’évader et pour évacuer le stress et le sentiment de réclusion qui nous viennent de nos vies surpeuplées. Vous qui voulez échapper à tout cela, vous n’avez plus qu’à aller à l’étranger.
Nos associations de protection de la nature n’ont-elles pas envie de dire « stop » ?
Est-ce qu’un mouvement écologiste ambitieux et proactif n’aurait pas envie d’agir pour que nous n’ayons pas uniquement des aires protégées de Catégorie V ? À quoi servent-elles, au juste, ces associations ? À nous rassurer en nous disant que tout va pour le mieux, alors que le monde naturel est prisonnier d’un état d’extrême appauvrissement ?
Il faut lancer un débat qui pose un certain nombre de questions essentielles. Que faisons-nous et pourquoi le faisons-nous ? Sur quoi reposent les décisions que nous avons prises ? Ce fonctionnement est-il sain ? Que voulons-nous et comment pouvons-nous y parvenir ? Autant de questions que les associations de protection de la nature ne se sont jamais posées. Et tant qu’elles se comporteront ainsi, elles continueront leur long et solitaire cheminement sur la voie de la bêtise.
Pour l’heure, leur approche est aussi vide et austère que la lande qu’elles chérissent. Il est grand temps qu’elles se mettent dans la peau d’une forêt.
Par George Monbiot ; publié sur le site Internet du Guardian le 17 octobre 2013.
15 commentaires
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Didier Barthès
L’un des problèmes du Royaume Uni en matière de protection de la grande faune est tout simplement sa densité de peuplement. La grande faune et en particulier les prédateurs nécessitent de grand espaces vierges, le Royaume-Uni, a part en Ecosse, n’offre plus ces espaces. Tant qu’on acceptera pas d’évoquer la question démographique et d’envisager des efforts sérieux en faveur de la baisse de la fécondité, nos combats pour la protection de la faune seront perdus d’avance. Il faut briser le tabou sur ce point, quelques associations le font, Population Matters en Angleterre, Démographie Responsable en France, Rientrodolce en Italie par exemple.
ouragan
» Les lieux censés abriter le plus de faune et de flore sauvages et où on pourrait s’attendre à observer un important rétablissement écologique sont :
a. Ceux où la population humaine est le plus faible ;
b. Ceux qui sont le plus éloignés des villes ;
c. Ceux qui se prêtent le moins à l’agriculture. –
Ils ont en effet été protégé par les éleveurs et bergers qui pratiquent une agriculture extensive, respectueuse de la nature et qui vont être délocalisé pour permettre aux grands prédateurs d’être tranquille et pour favoriser l’élevage industriel bourrés d’antibio et d’hormones, grand pollueurs!
Longtemps. le pastoralisme a été considéré comme un facteur de dégradation de l’environnement: les forestiers du XIX“ siècle ont fail couler des flots d‘encre pour stigmatiser les méfaits de << la dent du mouton ». ont pourchassé sans merci les chèvres. condamné << l'incurie pastorale » responsable du déboisement, des érosions et des inondations… Bergers et éleveurs étaient des incultes fourvoyés dans des pratiques archaïques. remontant << a l'aube dc l'humanité ».
L'exode rural au XX" siècle. la disparition des systèmes pastoraux entiers, l' enfrichement et le reboisement spontané ont fait oublier les conflits anciens et les anathèmes. Le pastoralisme s'est adapté aux crises et à l'évolution du monde rural: la recherche. le développement. la valorisa-
tion ont contribué à la modernisation de l'activité et à changer les vieilles images. Aujourd'hui, les discours sur le pastoralisme en font étrangement l‘inverse de l'épouvantail d'autrefois: il serait devenu l'outil indispensable pour l‘entretien et la gestion des espaces montagnards. empêchant la
fermeture des paysages et la disparition des patrimoines ruraux. Mieux. il serait aussi un facteur essentiel de la biodiversité en favorisant le maintien d'espaces ouverts et variés. Finalement. le pastoralisme extensif. en grande partie à l'écart des méthodes de l'élevage industriel. peut se prevaloir d'une << qualité environnementale »
comme le dit life nature dans son :
réferentiel technique et économique sur le redéploiement du pastoralisme…
Le pastoralisme est aujourd'hui considéré comme une solution durable a l'entretien des milieux en faveur de la biodiversité. Il est également un outil de préservations des milieux contre les incendies. Par ses multiples vocations, le pastoralisme est donc présent dans de nombreux documents de planification territoriales comme les documents d'objectif des sites Natura 2000 mais également les plans départementaux de défense de la forêts contre les incendies.
mais chez les intégristes de l'écologie profonde, le pastoralisme est le cancer de la terre! Idéologie quand tu nous tient!
en savoir plus sur la dictature verte : http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/
teysseire
La zoophobie n’est pas qu’anglaise comme en témoignent les 2 commentaires d’Ouragan. Il apparait donc qu’en France la cohabitation avec 250 loups est impossible. Nous avons là, la rhétorique habituelle éleveurs- protecteurs de la nature contre écolos-malfaisants. Il ne s’agit pas de nier l’importance du pastoralisme mais bien avant la réapparition du loup, la filière était en difficulté( baisse constante de la consommation de la viande ovine), elle survit surtout grâce aux subventions qui constituent 2/3 des revenus. Le pastoralisme s’est malheureusement orienté vers des troupeaux de plus en plus grands avec de moins en moins de main d’oeuvre. Ces troupeaux occupent des espaces immenses et pratiquement sans gardiennage. Le loup à qui la pression démographique humaine a pris son habitat naturel et donc ses proies sauvages fait des prélèvements sur les troupeaux, c’est vrai. Ceux-ci ne représentent que 0,6% du cheptel(. Donnant lieu chaque fois à des indemnisations )alors que les autres causes de mortalité sont bien plus importantes( parasitismes, chutes, chiens errants). IL y a des aides de l’état pour les solutions de gardiennage comme les chiens patous et autres mesures de protection. Le pastoralisme doit pouvoir s’adapter à la réapparition des espèces naturelles dans leurs espaces naturels, sinon on ne ne peut que lui dénier le rôle de protecteur de la nature. De tout manière tant que la Démographie humaine ne sera pas Responsable et raisonnable, ce n’est pas la nature qui gagnera
Peyret Ferus
Ne pas faire d’un commentaire, celui d’ouragan, une généralité sur l’état d’esprit des Français face à la grande faune sauvage. Les Français sont très largement pour le retour des loups et des ours y compris ceux qui vivent en zone rurale, contrairement à ce que certains agitateurs extrémistes voudraient le faire penser. Celà induit des changements de mentalités profond, mais la biodiversité ne se résume pas à la biodiversité rurale et façonnée. Elle s’exprime dans un sens plus large, avec ses difficultés de cohabitation, et des ajustements à la marge pour les activités les plus touchées comme le pastoralisme. Qui n’en est pas conscient? Il ne s’agit pas de faire du tout sauvage, il s’agit de repenser notre façon de voir le « vivant ». et ce sera long…
therese Delfel
La vérité est que partout dans le monde, manquent les liens entre nos actions du quotidien qui nous paraissent anodines et les répercussions dramatiques qu’elles finissent par engendrer. Le terme « ensauvager » en dit long déjà sur l’état de désensauvagement = de perte massive de la vie sauvage, qui caractérise notre monde actuel. Les zoos eux-mêmes et parcs animaliers, participent à cette dégradation inexorable, également en donnant à voir dans des conditions totalement artificielles, des animaux enfermés et sous climats antagonistes même. Mais que dire du grand écart extrême, intellectuel et financier, entre les grands projets de destructions méthodiquement organisées comme la ruée vers les énergies fossiles, absurdement subventionnées mais juxtaposées à « schéma climat air énergie » par exemple, eux aussi financés sur les mêmes fonds publics et gérés par les mêmes collectivités, sinon que ce clivage reflète une probable rupture neuronale ? Nous vivons à ce point coupés de la réalité de l’air respirable, de l’eau potable et des sols arables INDISPENSABLES, que nous courons aux eurodollars par priorité, en saccageant la totalité des espaces qui accueillaient de la vie sauvage et préservaient les écosystèmes qui nous garantissent, à nous aussi, la … vie. Parfois, l’espoir semble perdu tant la tâche d’éducation est immense.
Thomas
Un excellent article qui m’a apprit beaucoup de choses pour lesquelles je n’étais pas du tout au courant.
Le paradoxe de la biodiversité européenne
[…] Le paradoxe de la biodiversité européenne […]
ouragan
Les biens pensant veulent s’approprier nos terres que nous avons préservées en pratiquants une agriculture raisonnée pour l’ensauvager.
« Par leur contribution à la production, à l’emploi, à l’entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l’agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d’intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l’espace montagnard. »
les biens pensant culpabilisent, alors ils décident sans aucune concertation, en ne prenant à leur charge aucune des contraintes morales, physiques et financières induite par le retour des prédateurs.
Les biens pensant veulent faire aboutir leurs fantasmes envers et contre toute les populations qui devront s’effacer de leurs régions qu’elles ont su garder pratiquement intacte !
Les biens pensants qui tirent leurs revenus des villes, grâce a l’urbanisation et la cupidité de nos dirigeant, pensent que nous autres ruraux, devons céder la place au tout sauvage, et qu’alors nos civilisations seront sauvés et pourront continuer à tout détruire dans la sérénité du devoir accomplit!
Les biens pensant sont en train de fermer la porte aux seules activités qui sont restées authentiques, s’épanouissant de et en accord avec la nature.
Le paradoxe de la biodiversité europ&eac...
[…] George Monbiot, célèbre écologiste britanique, critique les actions des ONG de son pays : elles desserviraient la biodiversité européenne […]
teysseire
Pourquoi mon commentaire d’hier n’est pas passé? ni injurieux, ni agressif…merci de me répondre
GoodPlanet
Bonjour, désolé, mais nous avons mis un peu de temps à approuver votre commentaire.
Le weekend on essaie de se reposer un petit peu ;))
Merci de nous lire et de continuer à nous faire part de vos remarques
Cordialement
Olivier – GoodPlanet
teysseire
Je suis absolument pour le repos dominical! Cordialement
Le paradoxe de la biodiversité europ&eac...
[…] George Monbiot, célèbre écologiste britanique, critique les actions des ONG de son pays : elles desserviraient la biodiversité européenne Traduction d'un article de George Monbiot ; publié sur le site Internet du Guardian le 17 octobre 2013. […]
Pierre B.
Quand arrêterons-nous, avec les non-sens du type « cela existe depuis l’aube de l’Humanité, c’est donc essentiel et à garder précieusement » ?! Bien sûr, la guerre aussi existe depuis l’aube de l’Humanité, gardons la précieusement, le viol, la pédophilie, le racisme, l’homophobie, que de bonnes choses à garder, pour une société plus belle, plus juste, surtout ne rien changer, tout est tellement parfait dans le Monde tel qu’il est ! C’est ahurissant d’entendre encore ce genre de commentaire, totalement égoïste et dépourvu d’un quelconque altruisme, ou de la moindre remise en question. Je ne veux pas faire la guerre à tous ceux et celles, qui pensent comme cela, j’aimerais les aider à ouvrir les yeux, à regarder autour d’eux, à regarder notre Histoire, notre planète, notre vie, et réfléchir à tout cela. A cette notion de prendre, de s’approprier des terres, des biens, des animaux, des gens. De toujours prendre, et ne jamais rien rendre, de s’estimer prioritaire sur tout et sur tous, estimer avoir des droits que d’autres gens ou d’autres animaux n’ont pas, et de trouver cela normal, juste, dans l’ordre des choses, pousser l’absurdité jusqu’à trouver cela naturel. Les temps doivent changer, car nous sommes allé trop loin dans cette direction, qui ne fait que détruire, exploiter, et ne recherche que le profit de soi au détriment d’autrui. L’Humanité mérite mieux que ça, mieux que la destruction, la haine, l’élimination, l’inégalité et l’injustice. Nous avons une dette à payer à la Nature, autant que nous sommes, du citadin au berger. Nous avons une dette à payer aux animaux sauvages que l’on a mangé, exploité, massacré, éradiqué, sans autre forme de procès, pour faire de la place pour nos moutons et nos vaches, nos cultures. Ce qui a été fait ne peut être défait, mais l’on peut réparer en partie nos dégâts, on sait maintenant vivre autrement, être plus respectueux, plus tolérants, nous avons les moyens de le faire, mais nous refusons, par orgueil et par égoïsme, encore et toujours le sacro-saint égoïsme. Cette dette c’est aussi à nous-même que nous la devons, à tous ces hommes et femmes qui ont péri dans le passé, et encore de nos jours, par cette folie humaine, qui est la même qui a détruit des écosystèmes entiers, car cette folie quand elle se croit justifiée, elle se permet tout, jusqu’à la guerre contre sa propre espèce. C’est notre sagesse qui peut racheter notre folie, c’est notre sagesse et notre altruisme qui peut nous rendre notre humanité, voilà pourquoi ces Loups des Alpes, ou ces Ours des Pyrénées sont si importants. Alors si pour en arriver là, il faut repenser notre manière de traiter les montagnes (ainsi que les plaines, les océans), et laisser la biodiversité originelle reprendre une partie de ses droits qu’on lui a retiré par le passé, et donc modifier ce qu’il se fait depuis « l’aube de l’Humanité », alors oui on le fera, sans regretter cette « aube » plus rouge qu’autre chose.
Pour ce qui est de la surpopulation, avant d’interdire aux gens de faire des enfants, il faudrait avant tout se concentrer sur les villes. L’avenir de l’Homme, devenu si nombreux, est dans les villes. La majorité de la population mondiale vit dans les villes, nous devons améliorer et repenser les villes pour les rendre plus respirables, plus écologiques. Il y aura toujours des gens à la campagne, mais si l’on ne veut pas vivre dans un Monde bétonné et construit partout, alors il faut savoir ne pas soutenir et subventionner à tout prix toutes les ruralités. L’exode rural est une nécessité dans un Monde surpeuplé. Il est préférable de vivre dans un pays constitué de très grandes villes, bien gérées, entourées de zones agricoles et d’espaces sauvages, plutôt que dans un pays de petites villes et de campagnes ressemblant de plus en plus à des banlieues pavillonnaires sans fin, entrecoupées ça et là de cultures et d’élevages. Le paradoxe, c’est que plus nous devons protéger les espaces naturels, plus nous devons prendre soin et développer les villes. Nous sommes plus de 9 milliards, chacun avec sa maison et son jardin, ce n’est plus possible.
Bioécologie
Dans le même ordre d’idées, je vous encourage vivement à lire cet article sur « Le déclin de la Nature » : http://bioecologie.over-blog.com/article-le-declin-de-la-nature-114366843.html
« …Plus récemment, cependant, j’ai réalisé que ce qui avait changé dans la vie des baby-boomers de Grande-Bretagne était une disparition plus générale : celle de l’abondance de la nature. Tout était plus abondant il y a un demi-siècle. Plus de fleurs, plus d’oiseaux, plus de papillons, plus d’insectes surtout. La génération des baby-boomers avait grandi au milieu de cette abondance, comme chaque génération avant elle… »