Une enquête indépendante, lancée outre-Manche au lendemain du scandale de la viande cheval, vient de rendre ses conclusions. Elle dresse un tableau inquétant de la situation et en particulier de la vulnérabilité du secteur vis à vis du crime organisé. A tel point que l’une de ses recommandations principales est la création d’une force de police consacrée à la fraude alimentaire.
Chris Elliott, directeur de l’institut de Sécurité alimentaire de Belfast et coordinateur de l’étude, met en garde : le secteur agroalimentaire est « vulnérable face à des criminels qui savent qu’ils ont peu de chance d’être détectés, que les amendes sont minimes, que l’Agence de sécurité alimentaire britannique [Food Standards Agency] manque de moyens et que les pratiques de l’industrie sont inadéquates pour détecter des malversations« .
Il estime également qu’une enquête indépendante devrait être mise en place pour faire la lumière sur les liens qui pourraient exister entre les fraudes alimentaires et les marchés illégaux de cigarettes, d’armes et de personnes.
Selon Chris Elliott, certains produits comme le poisson, les produits à base de viande et les fruits exotiques sont particulièrement visés par les fraudeurs parce qu’ils sont faciles à substituer ou parce que la demande est telle que les commerçants n’hésitent plus à se tourner vers des filières illégales. La consommation britannique de produits comme le miel de manuka (un arbuste de Nouvelle-Zélande) ou le jus de grenade dépasse ainsi la production mondiale du produit, ce qui devrait attirer l’attention.
L’enquête pointe également du doigt les offres « trop bonnes pour être vraies » mises en avant par certains supermarchés. Elles concernent par exemple des steacks hachés « premium » à un prix « discount ». Or, les responsables des supermarchés ne peuvent pas ignorer qu’à ce prix, il doit y avoir une malversation quelque part dans la chaîne d’approvisionnement. L’étude demande ainsi que les supermarchés soient responsables en justice s’ils vendent des produits aux appellations trompeuses, ce qui les inciterait à contrôler leurs fournisseurs, note The Guardian.
Cette enquête a reçu un accueil mitigé de la part des politiques outre-Manche qui préfèrent mettre en avant la sécurité de la filière, par ailleurs saluée lors de cette étude. Mais pour Chris Elliott « les politiciens sont tellement concentrés sur cet aspect de sécurité alimentaire qu’ils en oublient les fraudes qui peuvent fragiliser la filière ».
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Scandale de la viande de cheval : l’indus...
[…] Une enquête indépendante dénonce la faiblesse de la filière face au crime organisé et préconise la création d’une brigade de police dédiée […]
Paul Dechamp
Les députés mobilisés pour lutter contre la criminalité organisée, la corruption et le blanchiment de capitaux
Session plénière 23 octobre 2013 – STRASBOURG
Des mesures visant à lutter contre le crime organisé, la
corruption et le blanchiment de capitaux ont été adoptées ce mercredi
dans le cadre d’un plan d’action de l’UE pour 2014-2019 recommandé par le Parlement Européen. Le gel et la confiscation des biens mal acquis des réseaux de crime organisé figurent parmi les priorités. Près de 3600 organisations criminelles internationales opèrent dans l’UE en 2013 selon Europol.
L’ Observatoire Européen Antimafia assure de continuer avec
détermination,sous la supervision de Claudio d’ALELIO M.,son action dans
l’UE pour la période 2014-2019.
Selon les chiffres d’Europol, 3600 organisations criminelles internationales opèrent dans l’UE en 2013 et 70% d’entre elles comptent des membres dans différents pays.
Protéger les intérêts financiers de l’UE
Les députés veulent que les personnes condamnées pour crime organisé,
corruption ou blanchiment de capitaux soient exclues des appels d’offre
de marchés publics dans l’UE et des mandats publics.
Les députés réitèrent leur demande de longue date en faveur de la
création d’un Parquet européen pour coordonner les enquêtes nationales
et combattre des crimes qui affectent les intérêts financiers de l’UE.
Celui-ci devrait être doté des ressources humaines et financières
nécessaires, ont-ils souligné.
L’office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC)
estime que les activités illégales représentent 3,6% du PIB mondial et
la Commission européenne évalue à environ 120 milliards d’euros par an
les dommages occasionnés par la corruption dans l’UE, soit 1,1% de son
PIB.
S’attaquer aux biens mal acquis
Pour protéger les intérêts financiers de l’UE, il est essentiel de
s’attaquer de manière plus efficace aux avoirs de la criminalité
organisée, ont souligné les députés, plaidant en faveur de la
suppression du secret bancaire et des paradis fiscaux. Une fois saisis,
les avoirs criminels pourraient être réutilisés à des fins sociales,
ont-ils affirmé.
Infractions de type mafieux
Selon les députés, il est essentiel de parvenir à statuer sur une
définition juridique unique de la criminalité organisée, comprenant
notamment le délit de participation à une organisation à caractère
mafieux.
A’ suivre …
La résolution adoptée ce mercredi établit un plan d’action pour les
prochains Parlement, Commission et Conseil afin de permettre à l’UE de
lutter contre le crime organisé aux niveaux international, européen et
national.