Gilberto Camara a été directeur de l’Institut National de Recherches Spatiales Brésilien 2005-2012, qui a mis en place le programme national de lutte de la déforestation par satellite. Cet entretien est extrait du livre Espace>Terre de la fondation GoodPlanet.
Après 8 années passées à la tête de l’INPE, quel bilan dresser ?
Entre 2004 et 2012, la déforestation en Amazonie Brésilienne a été divisée par 5 : elle est passée de 27 000 km2 à 4 800 km2 par an. On doit cette réussite à la mise en place d’un suivi satellitaire systématique des activités de déforestation dans la région et aussi à la transparence sur les chiffres. Les données sont accessibles par tous et « l’état de droit » instauré, ce qui démarque le Brésil des autres pays, et constitue la clef de voûte de ces avancées.
Quels a été l’élément décisif de ce changement ?
Au-delà de la technologie et de l’Institut lui-même, il me semble que l’étape la plus importante de la lutte contre la déforestation dans notre pays fut le discours du président Lula lors du Sommet de Copenhague en 2009. Il annonça que le Brésil s’engageait à diminuer sa déforestation de 80 % d’ici 2020. Le Brésil se démarqua ainsi des autres pays pointés du doigt dans ce domaine, l’Indonésie, la Chine ou encore l’Inde qui attendent l’aide internationale pour agir. Ce qui paraissait une utopie en 2009 est devenu une réalité puisque l’objectif est déjà presque atteint alors que nous ne sommes qu’en 2013.
Qu’est-ce qui explique ce succès ?
Au Brésil, la transparence est le maître mot de notre programme de lutte. Bien sûr les méthodes développées et les actions de terrains sont indispensables mais c’est la partie visible de l’iceberg. Sans transparence et sans institution responsable des résultats et des chiffres, nous n’aurions pas eu le même succès.
C’est aussi ce qui nous a permis de nous sortir de notre plus importante crise. En 2008, grâce aux données satellitaires, nous avons établi un liste des zones critiques de déforestation. Dans ces régions, le gouvernement a interdit aux banques d’accorder des prêts aux agriculteurs et fermiers souhaitant développer leurs activités. Si cette méthode paraît injuste pour les paysans qui sont honnêtes, la plupart ne le sont pas et détruisent la forêt sans se soucier de la loi. Les élus de ces régions ont alors tenté de nous discréditer. Mais, grâce à la transparence de nos activités, nos données ont pu facilement être vérifiées et la presse, la communauté scientifique nationale et internationale et jusqu’au Président nous ont soutenu. Notre légitimité n’a plus été remise en cause depuis, et pour reprendre un grand quotidien national « ce n’est pas en changeant le thermomètre que l’on soigne le malade ».
Quelle est la plus belle histoire dans la lutte contre la déforestation ?
Pour moi, la plus belle histoire n’est pas celle d’une arrestation ou d’une espèce menacée sauvée par notre programme de préservation des forêts, c’est plutôt celle de la sensibilisation du public. Lorsque la déforestation a atteint son pic au Brésil, l’Institut a été approché par un très grand réseau de télévision nationale qui souhaitait mettre en place un site du style Facebook, pour permettre aux citoyens de visualiser ce qui se passait réellement dans la forêt et « liker » ou ne « pas liker ». Nous, les scientifiques, nous ne savons pas communiquer, ce n’est pas notre métier. Nous souhaitons informer les citoyens mais nous ne savons pas comment faire. Grâce à nos données, le réseau de télévision a pu développer son site, faire des vidéos de terrain et rendre compte de ce qui se passait réellement. La campagne a eu un énorme succès.
Roxanne Crossley
4 commentaires
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L'aide du satellite dans la lutte contre la d&e...
[…] Gilberto Camara a été directeur de l’Institut National de Recherches Spatiales Brésilien 2005-2012, qui a mis en place le programme national de lutte de la déforestation par satellite. […]
L'aide du satellite dans la lutte contre la d&e...
[…] Gilberto Camara a été directeur de l’Institut National de Recherches Spatiales Brésilien 2005-2012, qui a mis en place le programme national de lutte de la déforestation par satellite. Cet entretien est extrait du livre Espace>Terre de la fondation GoodPlanet.Après 8 années passées à la tête de l’INPE, quel bilan dresser ?Entre 2004 et 2012, la déforestation en Amazonie Brésilienne a été divisée par 5 : elle est passée de 27 000 km2 à 4 800 km2 par an. On doit cette réussite à la mise en place d’un suivi satellitaire systématique des activités de déforestation dans la région et aussi à la transparence sur les chiffres. Les données sont accessibles par tous et « l’état de droit » instauré, ce qui démarque le Brésil des autres pays, et constitue la clef de voûte de ces avancées.- See more at: http://www.goodplanet.info/agir/2013/12/30/satellite-deforestation-bresil/#sthash.UUSDa9GD.dpuf […]
feuillet
je trouve cela tres triste que rien ne se fais a ce sujet car cela es le poumon de notre terre que l ont a sidurement eprouvé par notres connerie de modernisme j ai pris conscience moi meme et ma famille nous avont choisis de regresser pour mieux vivre mais le systéme pousse le gens as etre des pantins de la societé sais les gouvernements qui en sont les premiers responssable donc dejat sais a nous de virer tous ses destructeurs qui coure apres leurs pétrole de merde- or -annimaux pour asouvir leurs triste vie de richard a l esprit tordu il es vraiment temps que les gens refuse se modernisme qui finirons par déssimer leurs propres familles par les grandes surfaces qui vends de la merde alors je dit cultivé vous meme et élévé vos propre annimaux pour se qui n ont pas la possibilité donne leurs leurs savoir en echange .le monde dois se raliers afin de revenir aux méthode ancienne le troc sa n as ete que la seule monnaie utile pour le monde des que l argent apparais sa en deviens les abut en tous .alors prenez en bien tous consciences car sais sur que nous allons un jour faire éclater notre pauvre terre .alors s il es possible d aider sur le terrain a protéger plusieurs d entre nous serons ravis d y contribuer merci .
Marty Matlock
May I use the photo of deforestation taken by Yann Arthus-Bertrand (above) in an article on the Global Roundtable for Sustainable Beef? The full citation will be included.