Vous avez certainement déjà vu ce logo d’un petit arbre vert, mais savez-vous ce qu’il signifie réellement ? Le logo du FSC (Forest Sterwardship Council) se retrouve sur le bois ou les produits issus du bois comme le papier, les emballages en carton, obtenu à partir de forêts gérées durablement… FSC, le label de référence dans le domaine, certifie désormais 183 millions d’hectares dans le monde ! Cette année, cette certification fête ses 20 ans, l’occasion de tirer un bilan avec Kim Carstensen, le directeur général de FSC International.
Quel bilan tirez-vous au bout de 20 ans ?
Nous sommes partis de la frustration née de l’insuffisance de l’action des gouvernements face à la déforestation. Les débuts ont été modestes, mais des activistes, des ONG et des entreprises ont cru à la force du marché pour préserver les forêts grâce à un label. Au début, je pensais même que ça ne marcherait pas ! Mais en 20 ans, FSC a déjà fait beaucoup. Les initiateurs ont inventé un modèle de gestion démocratique et unique des forêts. Désormais, le logo FSC est connu de tous, reconnu par les entreprises et les consommateurs, il garantit une robuste certification.
Combien d’hectares de forêts avez-vous certifié ?
Nous sommes parvenus à certifier 183 millions d’hectares de forêts dans le monde. Il y a 28 000 entreprises certifiées. Ces chiffres ne voudraient rien dire si nous n’avions pas un impact réel sur le terrain. En créant par exemple des emplois pour les communautés locales au Népal. Toutefois, seules 10 % des forêts certifiés FSC sont en zone tropicales, soit environ 20 millions d’hectares. Nous devons faire mieux dans ce domaine. Nous devons être présents dans les pays émergent et tropicaux en Afrique, en Amérique du Sud notamment en Amazone, en Malaisie, en Indonésie et aussi en Chine.
Vous avez récemment retiré les certifications de plusieurs exploitations, pourquoi ?
Oui, des certificats ont déjà été retirés ou suspendus. Un exemple récent vient du Canada où 2 certificats de la firme Résolu couvrant plus de 8 millions d’hectares ont été suspendus. L’un a été suspendu suite à la réclamation d’une tribu indienne, des Cris. L’autre a a été suspendu suite à un audit de RainForest Alliance. Bien évidemment, nous n’avons pas pris cette décision à la légère puisque cela a des implications importantes pour le marché. Il est primordial de se conformer à notre système de résolution des litiges. « Si votre niveau de performance n’est pas à la hauteur, vous en pouvez ne pas être avec nous », voilà le message que nous voulons faire passer. [Pour en savoir plus, lisez notre article à ce sujet Une entreprise canadienne perd 3 certificats FSC]
De plus, nous refusons également de travailler avec des entreprises comme Asian Pulp Paper (APP) ou Asia Pacific Resources International (APRIL), deux groupes qui ont causé d’immenses dommages aux forêts en Indonésie. Elles ont tellement deforesté que nous ne pouvons pas concevoir de travailler avec eux. Cependant, certains signes indiquent que cette position est à la fois positive et constructive. Ces deux entreprises montrent un intérêt pour la certification FSC, elles ont donc développé des politiques de préservation. Nous n’avons pas encore accepté mais nous dialoguons avec elles. Nous voulons veiller à la qualité du référentiel qu’elles proposent et étudier comment elles peuvent restaurer les zones qu’elles ont déjà détruites en Indonésie.
Quel avenir pour le FSC ?
Nous nous sommes sans doute trop focalisé sur l’édiction de règles. Nous devons travailler plus avec les petits exploitants, 150 000 d’entre eux à l’heure actuelle travaillent avec nous. Nous voulons travailler plus étroitement sur le terrain et au niveau local avec les communautés. Une des pistes envisagées consisterait à développer le consentement éclairé pour permettre une bonne exploitation et gestion des forêts dans lesquelles vivent des peuples indigènes.
Qu’est-ce que le consentement éclairé ?
Il s’agit de travailler conjointement avec les peuples indigènes en les associant à l’exploitation forestière, en leur garantissant des bénéfices de cette exploitation. Nous menons des projets pilotes, l’un en Asie, l’autre au Canada. Dans ce dernier pays, nous avons un partenariat avec des peuples autochtones. Il faut au préalable qu’ils donnent leur accord, qu’ils comprennent parfaitement de quoi il en retourne. Par exemple, certaines tribus ne reconnaissent pas le papier, c’est pourquoi l’accord, au lieu d’être signé, est verbalisé et entièrement filmé. Cet accord doit respecter leurs droits. Par exemple en interdisant aux exploitants de la forêt de couper les arbres sacrés ou d’aller dans les lieux de pêche, de chasse ou de cueillette.
Propos recueillis par Julien Leprovost
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Christophe Chabbi
Merci pour votre article mettant en valeur un label environnemental !
FSC (Forest Stewardship Council) est une organisation majeure qui assure que la production de bois (ou d’un produit à base de bois) a respecté des procédures garantissant la gestion durable des forêts.
Auditeur de métier, je suis très sensible aux écocertifications qui participent à pérenniser un développement durable, bravo !
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stephane glannaz
Pour protéger les forêts, il est nécessaire de les gérer et les normes FSC sont aujourd’hui la référence pour assurer une gestion durable des forêts naturelles en adéquation avec un développement sociale approprié aux contraintes locales.
Les actionnaires de Precious Woods ont donc investi dans ce défis de s’attaquer au problème de la déforestation en prenant le parti pris qu’il fallait être acteur pour influencer et changer les règles en matière d’exploitation Forestière
La vocation de Precious Woods étant de développer des modèles économiques qui permettent d’impliquer et de motiver les populations locales à préserver la richesse des forêts qui les entourent, le management du Groupe s’est appuyé sur les recommandations du FSC pour la mise en œuvre de sa politique sur le terrain.
Le résultat est que Precious Woods est devenu la première concession (forêt naturelle) certifiée FSC au Brésil , puis la première concession (forêt naturelle) certifiée FSC au Gabon , ce qui a permis de faire exister des références concrètes en faveur de la protection environnementale et du développement social .
La contrepartie reste que l’application de ces normes implique des coûts (nécessaires) qui rendent les produits FSC issues de Forêts Naturelles souvent trop chers pour des consommateurs qui saluent souvent la démarche mais refusent d’en payer le prix.
J’invite donc des lecteurs de Good Planète à nous aider dans ce combat en expliquant à leur entourage que ce n’est pas en fuyant les produit tropicaux qu’ils participent à la protection des forêts. L’achat de bois tropicaux FSC est au contraire un acte militant qui soutient cette démarche responsable , encore faut il avoir le courage de payer le prix de ses convictions.
Bagnena felix
Vous dites que des entreprises canadiennes ont perdus le label fsc et que faites vous en Afrique ou la societe precious woods (tgi) au Gabon a licencier abusivement plus de 94 employes en fevrier 2013? Malgres plusieurs plaintes deposer par ces derniers devant votre juridiction fsc. Vous ne vous interesser guere au traitement que subissent les employes dans les entreporise de bois au Gabon c’est l’argent de ces entreprise qui vous interesse, je suis tres decus en tant que licencier de TGI Gabon de votre Organisme: les 7 principes du fsc ne servent qu’en Europe desole de vous dire clairement la verite.
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