Dans son dernier rapport titré « Les enfants de la récession » publié le 28 octobre, l’Unicef alerte sur l’augmentation de la précarité chez les jeunes de moins de 25 ans dans les pays de l’OCDE. Le nombre d’enfants pauvres a augmenté de 2,6 millions entre 2008 et 2012 dans les pays riches, dont 440 000 enfants pauvres supplémentaires pour la France.
Les causes de la recrudescence de la pauvreté sont à chercher dans la crise, le chômage qu’elle engendre et la réduction des budgets alloués aux programmes sociaux et à l’éducation. Tous les pays ne sont pas concernés au même niveau, et les plus touchés sont l’Irlande, la Croatie, la Lettonie, la Grèce et l’Islande.
En tout, plus de 76,5 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté dans les pays riches. Ce seuil change d’un pays à l’autre, mais le plus souvent cela veut dire que leur famille gagne moins de 60 % du revenu médian – la définition retenue en Europe pour la pauvreté. Au niveau mondial, le nombre d’enfants pauvres n’est pas connu mais un être humain sur 5 vit avec moins de 1,25 dollar par jour.
Concrètement, l’essor de la misère se traduit par une dégradation de l’alimentation des enfants, de leurs conditions de logement ou encore de leur qualité de vie. Comme le souligne le rapport : « contrairement aux idées reçues, la baisse de disponibilité des parents est plus importante dans les familles pauvres. L’allongement du temps de travail, le manque d’aide à la maison et l’abandon d’activités récréatives peuvent affaiblir les liens familiaux, ce qui perturbe les enfants à des étapes clés de leur développement intellectuel et affectif. Pour les couples séparés ou divorcés en Italie, par exemple, les problèmes de revenus liés à la récession constituent une pression supplémentaire dans le contexte de relations déjà conflictuelles. La Grande Récession a également un impact sur la violence à l’égard des enfants : aux États-Unis, la perte de confiance des consommateurs depuis 2007 a été associée à une augmentation considérable du nombre de mères qui frappent régulièrement leurs enfants. »
La France n’est pas épargnée par la pauvreté des enfants
La France compte 2,7 millions enfants pauvres – 440 000 en plus depuis 2008. « Ces chiffres sont sans doute sous-évalués puisqu’ils ne prennent pas en compte les enfants mal-logés et sans-papiers. Il y a certainement plus de 3 millions d’enfants pauvres en France », estime François Duchamp, chargé de mission enfance en France à l’Unicef.
Régis Groyer, Secrétaire national du Secours populaire et responsable de l’association Copains du Monde, dans laquelle des enfants en aident d’autres plus démunis, commente : « ce rapport corrobore tout ce que je lis depuis des années, la situation se dégrade ». « Une personne sur 2 que nous accueillons au Secours Populaire est un enfant, poursuit-il. Aujourd’hui, la pauvreté peut toucher tout le monde, peu importe les origines, en ville comme dans les campagnes. Par exemple, nous recevons de plus en plus de personnes propriétaires de leur pavillon qui peinent. C’est dramatique, car la pauvreté affecte l’alimentation, les conditions de vie, l’accès aux soins et le manque de loisir. Elle met aussi à mal la valeur travail, c’est très difficile pour un enfant de ne pas voir ses parents travailler et de se sentir ainsi exclu. »
Face à cette situation, l’entraide se révèle d’autant plus nécessaire que la crise réduit les moyens des gouvernements. Regis Groyer rend ainsi hommage aux donateurs qui aident les plus précaire et jouent un rôle de plus en plus indispensable.
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[…] La pauvreté des enfants a augmenté dans les pays riches depuis 2008, en France on compte 440 000 enfants pauvres supplémentaires. […]