L’ONG britannique Global Witness crie au scandale : dans son dernier rapport intitulé « Bois de sang. Comment l’Europe a aidé à financer la guerre en République centrafricaine. », elle accuse des entreprises d’exploitation forestière française, libanaise et chinoise de « complicité de crimes » en Centrafrique.
Mars 2013 : les rebelles de la Séléka prennent le contrôle de la République centrafricaine après avoir renversé le gouvernement de François Bozizé. Massacres de chrétiens, pillages et viols s’accumulent avec une telle atrocité que l’ONU craint un génocide.
Décembre 2013 : l’ONU autorise le déploiement de troupes françaises, tchadiennes, camerounaises et gabonaises pour rétablir l’ordre.
Et pendant ce temps…
Alors que le gouvernement français alloue de l’argent pour sauver les populations du pays contre les rebelles de la Séléka, des entreprises forestières subventionneraient ces milices en leur donnant l’opportunité de s’armer et, a fortiori, de faire la guerre. Et pas n’importe quelle entreprise… D’après le rapport du 7 juillet de l’ONG Global Witness, il y aurait entre autres IFB, un groupe français basé en Centrafrique depuis plus de 20 ans, dont le principal client se trouve être la société française Tropica-Bois.
Pillages et rançons
Les trois entreprises forestières concernées (IFB, SEFCA du Liban et Vicwood de Chine) réalisent 99% des exportations mondiales du pays. Une vraie mine d’or pour les rebelles manquant de financements ! Le secteur forestier devient la proie de la Séléka qui les rançonne et les pille. Pour ne rien perdre et continuer leur marché, ces entreprises font alors le choix d’acheter leur sécurité.
Des sommes faramineuses au regard du coût des armes du pays
Le Conseil de sécurité de l’ONU note dans un rapport de juillet 2014 que des entreprises ont payé des commandants de la Séléka « jusqu’à 6000 dollars par mois pour la protection de leurs installations à Bangui » ; lieu où les exactions ont fait plus de 5000 morts parmi la population.
Au total, les trois entreprises auraient versées 3,4 millions d’euros à la Séléka. Et ces versements s’effectueraient encore aujourd’hui : selon Alexandra Pardal, directrice de campagne à Global Witness, « c’est une véritable entreprise militaro-commerciale ». A titre comparatif, la grenade la plus utilisée dans le pays ne coûterait pas plus d’un euro.
Enquête « undercover » sur ce business :
c
La forêt du bassin du Congo, première source de conflits ?
Deuxième massif forestier tropical au monde, cette somptueuse forêt semble bien être une plaque tournante des malversations. Alors qu’elle est en danger à cause de la déforestation bien entamée par des entreprises peu soucieuses de l’écologie, elle fait également l’objet de pratiques illégales d’exploitation d’un point de vue humain. En République démocratique du Congo par exemple, qui détient 60% de cette forêt sur son territoire, d’autres sociétés forestières locales profiteraient de la pauvreté et de la mal gouvernance du pays pour ne pas respecter les règlementations internationales. C’est en tout cas ce que confirme un autre rapport de Global Witness, sorti en juin dernier, qui explique par ailleurs que ces infractions ne sembleraient pas gêner des sociétés américaines et européennes à leur acheter des tonnes bois.
Mars 2013 : les rebelles de la Séléka prennent le contrôle de la République centrafricaine après avoir renversé le gouvernement de François Bozizé. Massacres de chrétiens, pillages et viols s’accumulent avec une telle atrocité que l’ONU craint un génocide.
Décembre 2013 : l’ONU autorise le déploiement de troupes françaises, tchadiennes, camerounaises et gabonaises pour rétablir l’ordre.
Et pendant ce temps…
Alors que le gouvernement français alloue de l’argent pour sauver les populations du pays contre les rebelles de la Séléka, des entreprises forestières subventionneraient ces milices en leur donnant l’opportunité de s’armer et, a fortiori, de faire la guerre. Et pas n’importe quelle entreprise… D’après le rapport du 7 juillet de l’ONG Global Witness, il y aurait entre autres IFB, un groupe français basé en Centrafrique depuis plus de 20 ans, dont le principal client se trouve être la société française Tropica-Bois.
Pillages et rançons
Les trois entreprises forestières concernées (IFB, SEFCA du Liban et Vicwood de Chine) réalisent 99% des exportations mondiales du pays. Une vraie mine d’or pour les rebelles manquant de financements ! Le secteur forestier devient la proie de la Séléka qui les rançonne et les pille. Pour ne rien perdre et continuer leur marché, ces entreprises font alors le choix d’acheter leur sécurité.
Des sommes faramineuses au regard du coût des armes du pays
Le Conseil de sécurité de l’ONU note dans un rapport de juillet 2014 que des entreprises ont payé des commandants de la Séléka « jusqu’à 6000 dollars par mois pour la protection de leurs installations à Bangui » ; lieu où les exactions ont fait plus de 5000 morts parmi la population.
Au total, les trois entreprises auraient versées 3,4 millions d’euros à la Séléka. Et ces versements s’effectueraient encore aujourd’hui : selon Alexandra Pardal, directrice de campagne à Global Witness, « c’est une véritable entreprise militaro-commerciale ». A titre comparatif, la grenade la plus utilisée dans le pays ne coûterait pas plus d’un euro.
Enquête « undercover » sur ce business :
c
La forêt du bassin du Congo, première source de conflits ?
Deuxième massif forestier tropical au monde, cette somptueuse forêt semble bien être une plaque tournante des malversations. Alors qu’elle est en danger à cause de la déforestation bien entamée par des entreprises peu soucieuses de l’écologie, elle fait également l’objet de pratiques illégales d’exploitation d’un point de vue humain. En République démocratique du Congo par exemple, qui détient 60% de cette forêt sur son territoire, d’autres sociétés forestières locales profiteraient de la pauvreté et de la mal gouvernance du pays pour ne pas respecter les règlementations internationales. C’est en tout cas ce que confirme un autre rapport de Global Witness, sorti en juin dernier, qui explique par ailleurs que ces infractions ne sembleraient pas gêner des sociétés américaines et européennes à leur acheter des tonnes bois.
COP 21, la RDC attend des aides de Paris
Peu de temps après la publication du rapport « L’impunité exportée », le gouvernement congolais a accusé les ONG Global Witness et Greenpeace de vouloir mettre la forêt congolaise « sous cloche » et d’empêcher ainsi le développement du pays. L’Etat espère par ailleurs qu’un accord sera signé lors du prochain sommet sur le climat, « où les États industrialisés vont dire cette fois-ci ce qu’il vont faire, ce qu’ils vont donner aux Africains », a déclaré Bienvenu Liyota Ndjoli, ministre de l’Environnement et du développement durable en RDC.
Pour connaître la suite, rendez-vous d’ici décembre, où vous pourrez suivre les débats de la COP21 en direct sur notre web radio.
2 commentaires
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Damien
Édifiant ! Que ce soit pour le Coltan ou le bois et autres matières premières, des entreprises européennes sont impliquées dans ce pillage. Qu’attendent nos responsables politiques et juridiques pour trancher ?
pierre d'argentine
AMBIGUITE CONGÉNITALE – c’est malheureusement bien plus grave, notre douce france, notre cher gouvernement a toujours organisé le saccage. Les indiens du brésil le savent á leurs dépends.
j’ai moi-même travaillé dans les années 80, comme secrétaire export dans une entreprise de piece détachées d’hélicoptères pour l’iran et l’iraq, en fonction des modes politiques.
– dans les factures figuraient des codes bizarres correspondant aux pourboires
– les cérémonies à l’ambassade était somptueuse, tout le gratin de l’armée française y participait…
Voila les dégats du double discours, les effets annexes… c’est plus que honteux. En même temps suivre d’autres chemins vraiment humains serait si prometteur?!