Si une étude médicale était menée sur les chefs des restaurants traditionnels, scolaires et collectifs, nous découvririons sans doute que tous possèdent des gènes de mamans italiennes. La plupart semblent en effet angoisser à l’idée que nous n’ayons pas suffisamment à manger dans notre assiette. Résultat, les quantités qu’ils nous servent sont souvent trop importantes. L’intention est bonne, bien sûr (et nos papilles ne se plaignent guère) mais elle cause tout de même quelques tourments. Non seulement 95% des portions servies en restauration collective sont supérieures aux indications nutritionnelles officielles (helloooooo les salles de sport), mais cette tendance génère également beaucoup de gaspillage. Le pain, par exemple, est régulièrement gâché. Quand il est proposé en libre-service, c’est encore pire. Nous jetons également trop de crudités, de légumes et de yaourts (curieusement, nous finissons nos frites et les fondants au chocolat). Le gaspillage alimentaire de la restauration collective scolaire s’élève à environ 160 grammes par élève par repas.
Reléguer tant de produits à la poubelle revient à gaspiller les impacts environnementaux générés en amont. Prenons ce pauvre yaourt à moitié entamé, son empreinte carbone représente l’équivalent d’1 kilomètre parcouru en voiture. À notre échelle, cela nous paraît peu mais imaginons que chaque Français jette un yaourt par mois pendant 1 an, nous voilà avec plus de 900 millions de kilomètres parcourus, soit environ 6 fois la distance de la Terre au Soleil. Il fait chaud tout à coup, non ? N’ayons donc pas les yeux plus gros que le ventre. Le bon réflexe : adapter notre commande ou notre assiette à notre faim et encourager les restaurateurs dans ce sens. Certains d’entre eux proposent déjà des assiettes classées selon leur taille, comme des vêtements : S, M, L, XL. Pour une fois qu’on peut tous prendre du S, profitons-en !
Info + : Le département de la Gironde a évalué en 2011, le coût de la gestion du gaspillage alimentaire (collecte et traitement des déchets) dans la restauration collective. Il s’élevait à près de six millions d’euros pour l’année 2007.
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