Le premier inventaire des déchets nucléaires dans le Grand Nord dresse un tableau inquiétant des contaminations terrestres et marines de la région. Effectué par l’association de protection de l’environnement Robin des Bois, cet inventaire concerne quelques 90 sites contaminés par la radioactivité issue des activités industrielles et militaires, dont 50 en Russie, 25 en Norvège ou encore 8 sites en Alaska, peut lire dans un article précédant la publication prochaine de l’inventaire des sites.
Les soviétiques ont procédé à 138 essais nucléaires entre 1954 et 1990 près de l’archipel russe de Nouvelle-Zemble (Novaia Zemlia), y faisant notamment exploser la bombe à hydrogène la plus puissante de l’histoire. A l’héritage nucléaire de la guerre froide, s’ajoute le stockage et le confinement définitif de déchets miniers, militaires et d’hydrocarbures.
Les russes ont immergé de grandes quantités de déchets radioactifs dans la mer de Barents et dans la mer de Kara, où des sous-marins atomiques gisent également. En Norvège, l’environnement de l’archipel du Spitzberg reste marqué par du potassium, de l’uranium et du thorium issus des mines de charbon ouvertes en 1906.
Par ailleurs, les activités militaires américaines n’ont pas été sans conséquences radioactives pour le Groenland qui abrite au moins 200 tonnes de déchets liquides issus d’un réacteur nucléaire et où le crash d’un bombardier équipé de quatre bombes H en 1968 aurait répandu du plutonium sur un rayon de 17 km autour du lieu de l’accident.
L’association Robin des Bois eu conclue qu’avec l’accélération de la fonte de la banquise polaire et du permafrost, « on réalise que le continent Arctique et l’océan arctique qui fournit 20 à 30 % des ressources alimentaires marines mondiales devra faire l’objet d’un programme renforcé de dépistage de la radioactivité et de restauration des sites contaminés ».
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