Les pesticides coûtent plus d’argent qu’ils en rapportent

pesticides
Un agriculteur déverse des pesticides sur un champ, le 24 Juin 2014, à Vimy. ©AFP / DENIS CHARLET
Un agriculteur déverse des pesticides sur un champ, le 24 Juin 2014, à Vimy. © AFP / DENIS CHARLET

Des scientifiques proposent une première évaluation des coûts cachés des pesticides. En prenant en compte leur impact sur la santé, l’environnement et la réglementation, ils estiment que les pesticides coûtent plus d’argent à la société qu’ils n’en rapportent en accroissant les rendements agricoles.

Ainsi, le coût sanitaire des pesticides est dix fois plus élevé si les dépenses de santé liées sont prises en compte.  En 2005, pour les Etats-Unis, les chercheurs estiment que les pesticides ont provoqué 15 milliards de dollars de dépenses de santé alors que jusqu’à présent leur coût sanitaire était évalué à 1,5 milliard de dollars. Cette somme englobe la médecine préventive et la prise en charge de maladies telles que le cancer.

Ces chiffres sont cités dans le cadre d’une étude sur les impacts économiques globaux des pesticides, publiée dans la revue Sustainable Agriculture Reviews par D. Bourguet et T. Guillemaud, chercheurs à l’INRA (Institut national de recherche agronomique).  Ils ont analysé 91 études publiées depuis les années 1980. Les scientifiques ont distingué 4 types d’impact des pesticides qui constituent des coûts cachés qui ne sont payés ni par le producteur des pesticides ni par le consommateur. Il s’agit des impacts environnementaux (dégradation des sols, pollinisation), sanitaires (frais de santé associés), réglementaires (recherche, suivi et contrôle des substances) ainsi que des frais d’évitement (dépenses des ménages dans les produits issus de l’agriculture biologique). De leur étude, il ressort que la grande diversité de ces coûts est plus importante que ce que rapportent les pesticides en termes de productivité et de revenu. En économie, ces coûts cachés sont aussi appelés « externalités négatives ».

Par ailleurs, aux Etats-Unis, la totalité de ces coûts s’élevait à 40 milliards de dollars dans les années 90, contre 27 milliards de bénéfices. « La très grande variété des coûts peut expliquer pourquoi aucune analyse n’a à ce jour pris en compte la palette entière dans le calcul », estime T. Guillemaud. Une étude qui ouvre « une boîte de Pandore », selon la chercheuse Marion Desquilbet, mais qui ne prend pas en compte les « externalités sociales liées à l’utilisation des pesticides et qui jouent sur la taille des exploitations, l’emploi et le tissu social », regrette-t-elle.

4 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Mona

    Et si l’on n’attribuait plus aucune aide aux exploitants qui les utilisent… Le problème serai vite résolu. Des cours de permaculture dans les lycées agricoles et horticoles, qui instruiront dans ce sens et l’on vivra TOUS beaucoup mieux….!!
    Que du bon sens… Encore une fois…!!

      • Marie

      Vous avez entièrement raison ce n’est que du bon sens

    • GASTON HERVIEUX

    `A LIRE LES RÉSULTATS DE RECHERCHE CA NOUS PORTE `A CROIRE QUE LES RESPONSABLES DE CES CATASTROPHES SONT DES TARÉS INTELLECTUELS QUI DOIVENT ÊTRE PLACES SOUS CURATELLE CAUSE DE LEUR INAPTITUDE `A FAIRE DES CHOIX SÉCURITAIRES POUR L`HUMANITÉ, LA FLORE, LA FAUNE ET L`ENVIRONNEMENT !
    GASTON HERVIEUX
    LSEIGNEURIEGASTON@HOTMAIL.CA
    PRIÈRE DE LAISSER MES COORDONNES DANS CE COMMENTAIRE ;
    SI VOUS NE POUVEZ VOUS IDENTIFIER ET DÉFENDRE VOS IDÉES N`ÉCRIVEZ PAS PUBLIQUEMENT !

    • Francis

    Une lecture attentive de cette étude amène à se poser des questions sur l’honnêteté de leurs auteurs:
    « les frais d’évitement (dépenses des ménages dans les produits issus de l’agriculture biologique) ». On ne peut avoir en même temps une chose et son contraire. Si on veut généraliser la bio,il est normal d’en assumer le coût.