Le mois dernier, un indien a été abattu alors qu’il tentait de protéger le territoire de son peuple, les Mayangnas, qui vit dans la réserve de Bosawas au nord du Nicaragua. Il s’agit du treizième indigène tué depuis 2009, affirme Aricio Genaro qui préside la nation Mayangna, selon le site Tierramérica. Les 30 000 membres de ce peuple indigène qui habitent la réserve du Bosawas, inscrite au patrimoine mondiale de l’Humanité, font face à l’afflux de fermiers et de bucherons qui empiètent et détruisent leur territoire. Ils constatent une dégradation de l’environnement, la pollution des eaux, la destruction de la forêt et la disparition de la biodiversité (en particulier des tapirs). Depuis février, les Mayangna manifestent contre la destruction de leur environnement ; c’est au terme d’une de ces manifestation qu’Elías Charly Taylor a été tué, le 24 avril.
L’Agence allemande pour la coopération internationale, l’Europe et Oxfam estiment, dans une étude parue en 2012, que la forêt de la réserve pourrait disparaître en moins de 25 ans si le rythme de déforestation reste identique. Pour faire face à ce problème, l’Etat nicaraguayen a envoyé les 700 homes de son régiment écologique et le même nombre de policiers afin de calmer les tensions entre les indigènes et les nouveaux arrivants. Ces représentants de l’ordre ont l’autorisation de faire usage de la force. Jaime Incer Barquero, qui conseille le président Ortega sur les affaires environnementales, a conscience de l’urgence : « nous devons accélérer les mesures de préservation avant que la réserve ne perde son statut de réserve de biosphère à l’Unesco et que le monde ne perde la réserve. »
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