Depuis l’annonce le 1er juin dernier, médias, hommes politiques, scientifiques se sont cassés la tête sur les conséquences pour l’Amérique et incidemment pour le monde de la décision « trumpesque ». Les uns la minimisant pour ne voir que sa volonté de relancer l’industrie du charbon et du pétrole.
Dès à présent, dans les décisions prises à la Maison blanche s’aligne un catalogue de mesures, dont la liste remplirait difficilement un long article du New York Times. Et, ajoute ce journal, marquée par un zèle qui fait penser à l’Inquisition espagnole.
New York donne le la
En février, il repousse l’application de nouvelles normes applicables aux appareils électro-ménagers, entre autres les climatiseurs. Appliquées, ces mesures auraient épargné près de 300 millions de tonnes de CO2, un gain pour les consommateurs de près 24 milliards de dollars sur 3 décennies.
Mais, cornaqué par celui de New York, 10 États ont aussitôt porté plainte à ce sujet contre l’administration de Washington.
Feu le bilan vert
En mars, il révoque des mesures de restriction économique concernant l’automobile, qui devaient avoir effet en 2022. Les Américains n’ont jamais brûlé autant d’essence qu’en août de l’été dernier.
En avril, voici qu’il remet en cause le Clean Act Power Plan ( littéralement « plan pour l’énergie propre ») du Président Barack Obama, véritable bilan « vert » de l’ancien président. Appelé à réduire les émissions carbone de près de 900 millions de tonnes par an.
Un coup de feutre rouge
Un plan au cœur des engagements des États-Unis dans l’accord sur le climat de Paris. Que Donald Trump entend rediscuter, solution aussitôt fermement rejetée par Emmanuel Macron.
Mais sa force de nuisance réside surtout par le coup de feutre rouge donné aux subventions fédérales que recevaient nombre d’organisations, oeuvrant autour du climat et du réchauffement climatique.
Bientôt, signalait un humoriste, on s’interrogera sur les « 5 mesures que l’Agence pour la protection de l’environnement pourrait prendre avec un budget de 400 $ ! ».
Sus à l’État fédéral
Le tout neuf président n’est cependant pas au bout de ses peines. Dans le tollé planétaire, qui a marqué sa décision, la contre-attaque outre-Atlantique n’a pas tardé.
Gouvernés par des démocrates, 3 des États, Californie, New York, Washington, les plus puissants, ont fait savoir haut et fort qu’ils formaient une « alliance pour le climat ». À eux seuls, ils parlent au nom d’un 1/5 ème de la population américaine et représentent plus d’1/5 ème du PIB national.
Bien déterminés à respecter, pour leur part, l’objectif américain de réduction de 26 à 28 %, certes encore modeste, des émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 2005. Leur alliance pourrait servir de forum pour soutenir et renforcer les programmes existants.
Eau dans les rues
Les maires ne sont pas en reste. Une soixantaine d’entre eux ( 35 millions de citoyens à eux seuls) se sont désolidarisés du retrait annoncé. En Floride, remarque un représentant, nous voyons déjà « les conséquences dramatiques du réchauffement climatique, avec l’océan qui envahit les rues de nos villes à certains moments ».
Peu importe les décisions de Washington, on constate que la longue marche pour le climat, sur le sol américain, ne date pas d’aujourd’hui, à de nombreux niveaux d’initiatives.
Audit énergétique pour gratte-ciels
Dès 2006, les autorités de la Californie adoptaient une loi pour mettre en œuvre leurs propres solutions. Et regardent avec confiance l’avenir : les énergies renouvelables pour produire 50 % de l’électricité d’ici à 2030, en ciblant 25 % de réduction des émissions.
Tout aussi ambitieux, les objectifs mis en place par l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, une vision à long terme. Et cette intéressante mesure, celle qui oblige l’ensemble des grands bâtiments à un audit énergétique tous les 10 ans.
Le stress des saisons
On sait que les vagues de chaleur et de froid qui caractérisent la « grande pomme » chaque année soumettent l’approvisionnement énergétique à un formidable stress. Ainsi, veut-on, rémunérer les consommateurs, volontaires, pour réduire leur consommation quand ce sera nécessaire.
Les exemples abondent, plus localisés. Dans l’État du Massachussets, la centrale à charbon de Salem, tristement connue pour la pollution qu’elle engendrait, se situant parmi les « Filthy fives » (les 5 sales ), est fermée sur décision de son propriétaire lui-même, Dominion.
Remplacée par une centrale à gaz, dit à cycles combinés, avec cette particularité de réduction des gaz à effet tout au long de sa vie, pour n’atteindre que 25 % en fin de vie.
Croisé nationaliste
« Make America great again », ce slogan est déjà dans toutes les têtes. Ainsi Trump veut-il revêtir son armure de croisé pour une politique nationaliste. Un argument cependant extrêmement dommageable pour l’environnement. Et contraire à toute logique.
Un monde à jamais connecté
« Le mouvement environnemental , celui qui a donné naissance au « Jour de la terre », nous fait comprendre que le monde entier est, à jamais, connecté», souligne le directeur d’un Institut pour l’Environnement de Londres. Et cela jusque dans le moindre village de la contrée la plus éloignée.
Rappelant la fameuse métaphore du battement d’aile d’un papillon… Mais Trump s’est-il jamais intéressé aux papillons ?
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