Le film HOME réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson en 2009 à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, célèbre aujourd’hui son 11ème anniversaire !
Pour l’occasion, la Fondation GoodPlanet vous propose de revenir sur l’un des plus grands succès documentaires contemporains, et de vous révéler ses secrets en partageant un moment d’intimité avec Jacqueline Goffart, chargée de projet du film, qui a accepté de répondre aux questions de Jonathan Ouaret-Gave.
(Re)découvrez un succès planétaire sur l’état de la Terre vue du ciel
Home est un documentaire sur l’état de la Terre vue du ciel, qui montre la pression que l’homme fait subir à l’environnement et les conséquences que cela entraîne sur le changement climatique. Yann Arthus-Bertrand ne le présente pas comme un film catastrophe mais comme un message d’espoir, en rappelant qu’il reste 10 ans pour agir. Les thèmes abordés sont tous en relations avec l’environnement : le manque d’eau, la déforestation, la fonte des glaces ou encore l’épuisement des ressources naturelles.
11 ans après, HOME reste le documentaire le plus vu de l’histoire comptabilisant plus de 800 millions de téléspectateurs. On ne compte plus le nombre de versions dont il a fait l’objet pour sa diffusion en ligne (gratuitement) : du tibétain au Russe, en passant par le tamoul.
Ce succès est aussi digital puisque sur les chaines Youtube du film, on comptabilise 36 500 000 vues sur sa version anglaise, 15 419 000 de vues pour sa version française, ou encore 17 300 000 de vues pour la version espagnol.
Dans la tête de Jacqueline Goffart, chargée de projet du film HOME
A l’occasion de cette célébration, Jacqueline Goffart, chargée de projet du film HOME, a accepté de livrer des secrets et anecdotes à l’occasion d’une interview menée par Jonathan Ouaret-Gave de la Fondation GoodPlanet.
Home, c’était un message d’espoir rappelant qu’il reste 10 ans pour agir, abordant la déforestation, la fonte des glaces, l’épuisement des ressources naturelles. Où en est-on 11 ans après alors que l’on observe les feux de brousse au Brésil, en Australie ou encore la pandémie mondiale aujourd’hui ?
Il y a eu incontestablement des avancées au niveau de la conscientisation. Pendant cette pandémie, je me suis aperçue que le nombre de visites sur les chaînes Youtube avait augmenté, parce que le film a été conseillé par de nombreux enseignants, et cela se note aux commentaires.
Si la pandémie n’a pas stoppé pour autant les incendies, la déforestation continue, la prise de conscience des gens est toujours aussi forte.
On parle dans le film des effets insoupçonnés du dégel du permafrost. Il est clairement en train de se produire. J’ai envie d’être optimiste pour demain, parce qu’« il est trop tard pour être pessimiste » comme le dit si bien Yann Arthus-Bertrand. J’ai à la fois peur et confiance dans notre avenir. J’ai peur pour mes petits-enfants, en espérant que l’amour pourra sortir vainqueur de la guerre que lui fait le profit à tout prix. J’ai aussi espoir, parce que les derniers mois ou dernières semaines ont été difficiles, que nous nous sommes retrouvés enfermés dans nos foyers, et que beaucoup ont dû changer leurs habitudes de vie, leurs habitudes de consommation en espérant que ces changements soient bénéfiques et plus durables.
Pouvez-vous nous partager les coulisses du film et notamment nous raconter une anecdote avec le réalisateur Yann Arthus-Bertrand ?
J’ai entendu parler de HOME pour la première fois lors de l’exposition 6 Milliards d’Autres au Grand Palais, où je me suis proposé comme bénévole. Il faisait très froid dehors. Il y avait des centaines de personnes qui faisaient la queue dans le froid, en attendant de pouvoir entrer. Yann m’avait embarquée avec d’autres bénévoles, pour distribuer du thé chaud dehors. Les gens hallucinaient de voir Yann leur offrir du thé, d’avoir un mot gentil pour tous, de signer des autographes. Quand j’ai demandé à Yann de continuer à travailler avec lui ou la Fondation GoodPlanet, il m’a parlé de HOME et m’a proposé de m’en occuper, mais comme il n’y avait pas de budget pour le suivi, cela se ferait en tant qye bénévole… ce qui me fait dire maintenant que j’ai un « CDI de bénévole » !
Quelle a été votre plus belle rencontre grâce au film ?
Je dirais plutôt « mes plus belles rencontres » grâce à HOME, car il n’y en a pas eu qu’une seule, loin de là ! J’ai rencontré des gens étonnants et créatifs à l’image d’Isabelle Delannoy qui a co-scénarisé le film et qui est devenue une amie très chère, ou encore des acteurs anonymes qui ont œuvré à la diffusion du film.
Ainsi, en 2013, je rencontrais à Medellin « Pedaleando Alma », Carlos Carvajal, un homme extraordinaire qui m’a donné l’idée de mettre en place le réseau HOME pour l’Amérique Latine (Red HOME America Latina). Au Mexique, ce fût Reyna Felix, qui s’occupait de la distribution du film dans ce pays. Il nous a permis grâce à ses « tuyaux » de donner une résonnance au film dans toute l’Amérique latine, alors que celui-ci n’était distribué qu’au Mexique.
J’ai une pensée chaleureuse également pour les « Femmes Semencières », un mouvement associatif en France et dans le monde, avec notamment Claire Chanut et Dominique Sepser. Je n’oublie pas non plus les rencontres avec Vandana Shiva, une femme inspirante pour qui j’ai tant d’admiration.
Il y a encore tant d’autres femmes et hommes inspirantes que j’ai eu la chance de rencontrer grâce au film et qui pour certains, continuent encore de faire partie de ma vie aujourd’hui.
S’il y avait une image à retenir du film, laquelle choisiriez-vous ?
Ça n’est pas la question la plus facile ! Il y a des images tellement belles, d’eau et de rivières, mais aussi des images plus dures, surtout quand il s’agit de l’industrie du pétrole, de l’élevage ou de l’agriculture intensifs. Même ce qui est laid, est beau dans le film.
Parmi les belles images qui m’ont marqué, il y a cette pirogue qui se perd dans la verdure avec une personne à son bord et deux enfants à l’avant.
Ecrire un commentaire