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HUMAN, le livre du film : un ‘making of’ des séquences aériennes

making of HUMAN

Caravane au Pakistan © Yann Arthus-Bertrand
making of HUMAN
Caravane au Pakistan © Yann Arthus-Bertrand

La sortie du film HUMAN est accompagnée de la publication du livre HUMAN édité par la Martinière et disponible depuis le 17 septembre en librairie. Il comporte des versions longues d’entretiens présents dans le film, des reportages sur le film, des photos inédites de Yann Arthus-Bertrand, des making of mais aussi de nombreux éléments pour aller plus loin : des grands reportages de journalistes internationaux, des tribunes d’experts, des cartes et infographies. Nous reproduisons ici le texte consacré au making of des tournages aériens. Un voyage époustouflant aux 4 coins du monde.

 

Le film HUMAN conjugue entretiens et séquences aériennes. Ces dernières, qui représentent environ un tiers de la durée du film, montrent la beauté du monde : c’est la marque de Yann Arthus-Bertrand. Elles permettent également de situer les entretiens dans un contexte plus large, celui des grandes villes, des terres agricoles, etc. Pour les réaliser, Yann n’est pas seul derrière la caméra : HUMAN est un travail d’équipe et les différents opérateurs ont effectué au total une trentaine de tournages aériens, en deux ans et demi.

« En règle générale, nous filmons depuis un hélico pour garantir notre signature artistique. Un avion ne permet pas de raconter la même histoire ni de faire des images uniques et merveilleuses », explique Yazid Tizi, responsable des tournages aériens, qui a travaillé pendant vingt ans pour le magazine télévisé Ushuaïa Nature. Mais avant de filmer, il y a un long travail de repérage, de préparation et d’obtention des autorisations de tournage. Il faut parfois traiter avec l’armée du pays, quand elle seule peut fournir les moyens aériens nécessaires.

L'équipe de tournage au Cambodge © HUMAN
L’équipe de tournage au Cambodge © HUMAN

Une fois sur place, Yazid, Bruno Cusa, chef opérateur de prises de vues aériennes, Stéphane Azouze, ingénieur vision, et Yann ont pour mission de rapporter des images. Bruno, qui a travaillé sur le Tour de France, pour le film Planète Océan et les émissions Vu du ciel durant des années, explique son rôle : « Comme cameraman aérien, je dois reproduire en images cinéma ce que Yann souhaite. Quand il voit un lieu, il a immédiatement en tête ce qu’il veut faire ressortir. J’essaie de m’adapter à son style très particulier, qui fait naître l’émotion par le graphisme et la beauté. »

Des images impressionnantes, le film n’en manque pas. Certaines se retrouvent dans ce livre. Yazid cite, pêle-mêle, la caravane de yaks au nord du Pakistan, les arbres rivières du salar d’Uyuni en Bolivie, la caravane de sel et son convoi de dromadaires en Éthiopie, les tours humaines à Barcelone, ou encore la beauté inchangée de la Mongolie.

Bruno Cusa, quant à lui, a été frappé par un plan cadré sur un trieur d’ordures à Saint-Domingue: « Nous filmons un homme de dos, très certainement un Haïtien, qui marche devant une montagne d’ordures en mouvement. Puis il s’arrête et jette un coup d’oeil vers la caméra. L’habileté du pilote de l’hélicoptère me permet de rester cadré serré sur cet homme alors que des pneus, des jouets, des déchets domestiques divers se déversent comme une vague permanente à l’arrière, dans son dos. Son bref regard vers nous est bouleversant, c’est une des images qui m’a le plus marqué au moment où je la faisais. »

Toutes les images ne peuvent malheureusement pas intégrer le film final. Bruno cite en exemple le tournage réalisé aux Philippines sur les ravages du typhon Haiyan en 2013. Malgré la désolation, les gens souriaient, gardaient espoir, se souvient Bruno. « On avait filmé un plan serré sur une petite fille. Ensuite, la caméra dézoomait et on voyait progressivement l’étendue des dégâts tout autour d’elle. Mais la scène ne se raccrochait pas au film ni à aucun témoignage. Elle a donc été coupée au montage », constate-t-il.

Car Yann, avec les monteuses, a construit son film autour de propos forts et emploie les images aériennes pour créer des respirations. Les séquences vues du ciel sont conçues à la fois comme des moments d’évasion et des métaphores. Ainsi, la beauté du monde émerveille en même temps qu’elle invite le spectateur à se confronter à la réalité exprimée dans les témoignages.

Julien Leprovost

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