Ecolo sans dépression : la recommandation littéraire de Sophie


Qu’elles sont difficiles, les prises de conscience de l’effondrement de notre monde, de la 6e extinction, de l’avenir si incertain de nos enfants ! Leur succède une sourde angoisse dont les synonymes se multiplient: solastalgie, éco-anxiété, dépression climatique, burn-out bio…

Laure Noualhat, journaliste spécialiste des questions environnementales, a écrit pendant 15 ans pour Libération. Elle résume ainsi ses années de « rubricarde » : « C’est comme fossoyeur ou oncologue au pavillon des enfants, on ne se marre pas des masses en travaillant ». Son livre, entre humour noir et rire jaune, raconte comment la fin du déni affecte notre santé mentale (partie 1 : « Tomber en écologie »), mais aussi comment nous pouvons nous relever (partie 2 : « Regrimper à la vie »).

C’est la première vertu de l’ouvrage : on se sent moins seul en partageant les angoisses et les contradictions de l’auteur mais aussi ses moments de béatitude devant la beauté d’un clair de lune. Et il y a une forme de réconfort à lire les états d’âme des combattants de 1ère ligne, Claire Nouvian, Nicolas Hulot, Cyril Dion ou encore Isabelle Autissier.

Au-delà des témoignages, le livre offre tous un tas de pistes et de ressources pour réagir et supporter : parler de l’avenir avec les ados, rencontrer des personnes ou des mouvements qui nous feront du bien, rendre leur place à des notions oubliées comme la compassion ou la sororité. C’est un livre difficile car implacable de lucidité, et précieux parce qu’il concentre des idées, des initiatives et des attitudes qui aident à dépasser le stade du désespoir et à se sentir (un peu) mieux.

? Comment rester écolo sans finir dépressif, de Laure Noualhat, Tana éditions, disponible à partir du 28 mai

Sophie Noucher

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