Selon Jean-Michel Valantin, chercheur en stratégie et membre du Conseil d’Administration de la Fondation GoodPlanet, le changement climatique engendre déjà des effets géostratégiques cruciaux. Paradoxe: les grandes puissances ne sont pas forcément les mieux préparées.
Jean-Michel Valantin contribue régulièrement au think tank, The Red (Team) Analysis Society. Dans son livre, Géopolitique d’une planète déréglée (Seuil), il montre comment «l’anthropocène», cette nouvelle ère dans laquelle nous serions rentrés où l’activité humaine transforme la planète, bouleverse la géopolitique mondiale et la notion même de guerre. Jean-Michel Valantin s’est entretenu le 10 janvier 2018 avec Libération, retrouvez l’intégralité de cet échange ici.
(Extraits)
Curieusement, ce ne sont pas toujours les plus grandes puissances les mieux préparées. Pourquoi ?
C’est ce qui m’a le plus surpris. Prenons le cas du «Janus américain». L’exécutif du pays est ouvertement climatosceptique. Mais le Pentagone, lui, est totalement impliqué. Cela fait vingt ans que les militaires américains font des recherches sur les conséquences de ce changement climatique, qu’ils expérimentent des solutions, y compris sur les champs de batailles irakiens ! Ils tentent, depuis longtemps, d’anticiper les conflits liés à ces bouleversements écologiques. Il faut entendre l’audition du général James Mattis, devant le Sénat, pour le poste de secrétaire d’Etat à la Défense. Ce militaire de carrière consacre vingt minutes à expliquer aux sénateurs américains que non seulement le réchauffement climatique est déjà là mais qu’il est également l’œuvre des humains. L’armée sait très bien que le danger géopolitique est imminent et qu’il faut s’en occuper très vite. Les Etats-Unis sont hypervulnérables à l’offensive climatique. Selon l’institut Ceres, l’ensemble des catastrophes naturelles aux Etats-Unis s’élevaient à 3 milliards par an dans les années 80, et à 50 milliards par an à partir de 2011.
(…)
Il y a donc encore de l’espoir ?
A chaque fois que les Etats ont été confrontés à des situations stratégiques potentiellement tragiques il y a eu une mobilisation générale : les Américains, les Britanniques et l’URSS de Staline ont su s’allier pour faire face à Hitler. Souvenons-nous aussi de la guerre froide : nous découvrions que la guerre nucléaire risquait de tous nous anéantir. Un énorme travail diplomatique et politique s’est mis en place pour éloigner ce risque. Je pense qu’on finit toujours par trouver des acteurs mobilisés face au danger.
>> Suite ici.
© Libération «L’impact du climat sur les guerres est déjà constatable» – Par Sonya Faure et Catherine Calvet, 10 janvier 2018
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Claude Courty
Réponse dans « Précis de pyramidologie sociale »
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