« J’ai commencé comme tout le monde, en agriculture conventionnelle, en utilisant les pratiques enseignées. Mais rapidement, j’ai pris du recul : j’aime cette belle odeur de terre, alors je me suis renseigné sur les impacts de mon activité, puis j’ai cherché des solutions.
J’ai appris en autodidacte. Il faut bien comprendre que l’agroforesterie ne peut pas être une pratique que l’on impose, il faut que ce soit une démarche personnelle, bien réfléchie. Des techniciens sont là pour nous accompagner mais tout ne s’est pas fait d’un coup, il y a des étapes, c’est un long processus.
J’ai commencé l’agroforesterie il y a 8 ans ; depuis, je suis toujours en phase de transition. Les résultats sont stables, comme lorsque j’étais en agriculture conventionnelle. Sauf que maintenant, j’ai une démarche éthique : les engrais chimiques et les pesticides ont disparu de mon exploitation. J’essaie d’imiter la nature avec un travail simplifié du sol sans labour, la mise en place de semis sous couvert, la rotation régulière de mes cultures, la plantation d’arbres et de haies sur une partie de mon exploitation, etc.
Avec le bulldozer, l’homme s’est mis à arracher les arbres pour cultiver des céréales et nourrir les citoyens. On mettait de la culture dans la forêt. Maintenant on remet la forêt dans la culture parce qu’on en a trop arraché. En effet, les arbres apportent des molécules qui ne se trouvent nulle part ailleurs et qui permettent d’enrichir sensiblement l’humus stable. Or, cet humus stable évite l’érosion et conserve les oligoéléments !
Je remets progressivement en place un système qui va être autonome, mais ça prend du temps. Il faut être patient, malgré les échéances à plus court-terme. Si on veut le faire correctement, on ne peut pas le faire sur des surfaces énormes. Mieux vaut faire moins mais bien.
Ce système agroécologique attire de plus en plus de fermes, d’écoles, de groupes d’agriculteurs qui sont curieux, qui viennent discuter et comprendre les bienfaits de l’agroforesterie. Le problème aujourd’hui, c’est qu’il faut des résultats économiques rapides pour que les gens changent. Parfois, l’instinct économique freine les agriculteurs qui souhaiteraient faire le premier pas. Or, justement, le secret est là : si l’on comprend comment fonctionne le sol, on obtient des résultats économiques intéressants !
Pour moi la solution, c’est l’éducation : si l’on veut du changement, il faut informer et sensibiliser, les jeunes en priorité ! »
>> Découvrir notre programme « La solution est dans l’assiette! » : http://gdpla.net/28PfFhz
>> En savoir plus sur l’initiative de Jack de Lozzo : http://www.osez-agroecologie.org/jack-de-lozzo
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