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Néo Planète : 10 mots pour ne pas passer pour un bleu


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Dans moins de deux semaines, nous serons au cœur de la 21ème Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Le temps de faire le point sur quelques mots-clés à connaître pour ne pas passer pour un bleu lors des prochains repas de famille !

1-COP21 : La « 21th Conference of the Parties » rassemble 195 Etats avec 12 jours pour trouver un accord, 2 lieux : le Grand Palais ouvert au public (4-10 Décembre) et Le Bourget (30 Nov-11 Déc) pour les négociations, 1 vote par pays, 40 000 participants.

L’enjeu : limiter la hausse des températures à 2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.

Pourquoi 2°C ? C’est la limite pour continuer à vivre le mieux possible, c’est-à-dire en limitant les impacts dévastateurs de la hausse des températures : multiplication des tempêtes, inondations et sécheresses, bouleversement des écosystèmes avec extinction de 20 à 30% des espèces végétales et animales, chute des productions agricoles dans certaines parties du monde et élévation du niveau des mers qui entraîneront des migrations importantes de population.

Comment : en limitant les émissions de GES (gaz à effet de serre) grâce à un accord universel qui entrera en vigueur dès 2020.

2-GIEC : C’est un groupe d’experts intergouvernemental qui étudie l’évolution du climat depuis 1988 grâce aux données recueillies par des scientifiques du monde entier. Ils ne subissent donc aucune pression et sont indépendants de tout système politique et/ou lobby d’entreprise. C’est grâce à leurs conclusions que nous savons qu’il faut limiter la hausse des températures à 2°C maximum.

Les rapports sont faits à partir des connaissances scientifiques qui font l’unanimité mais aussi à partir d’autres connaissances parfois contestées. Cependant, chaque rapport est le fruit d’un long débat qui aboutit au consensus de tous les scientifiques et pays membres. Ces rapports restent quand même critiqués par certains chercheurs spécialistes de l’environnement, qui les jugent trop optimistes et conservateurs parce que le GIEC ne regarderait que du côté souhaité par les gouvernements.

3-Climat : Il ne faut pas confondre le climat et la météo qui ne varient pas sur la même échelle de temps ni de zone géographique. Alors que la météo donne des informations sur le temps dans un avenir proche et pour un lieu précis, le climat propose une étude statistique des variations climatiques (températures, pluie…) pour une région assez grande et sur une durée d’au moins 30 ans. Le réchauffement climatique -qu’il est plus juste de nommer dérèglement climatique- ne signifie donc pas que chaque jour il fera 2° de plus : cela peut être plus dans certains endroits et moins dans d’autres. Et cela n’empêchera pas non plus qu’il y ait encore des hivers « plus froids que la normale », même s’ils seront plus rares.

4-GES : Les Gaz à effet de serre comprennent du dioxyde de carbone, CO2, (55%), mais aussi du méthane (CH4), du protoxyde d’azote (NO2), de l’ozone (O3) et bien d’autres gaz industriels. Ils s’accumulent dans l’atmosphère et contribuent au réchauffement climatique en renvoyant vers la Terre des rayons infrarouges qui devraient normalement s’échapper vers l’espace.

Avec une population plus importante et moins d’océans que dans l’hémisphère Sud, la concentration de GES est plus importante dans l’hémisphère Nord, selon l’Organisation Météorologique Mondiale. En France, les transports sont les principaux responsables d’émissions (27%), vient ensuite les secteurs résidentiel et tertiaire, l’industrie manufacturière, les industries de l’énergie, l’agriculture et le traitement des déchets.

5-CO2 : Le dioxyde de carbone est naturellement présent dans l’atmosphère mais connaît aujourd’hui une trop forte concentration : depuis 2013 et pour la première fois depuis 2,5 millions d’années, le taux de CO2 présent dans l’atmosphère dépasse le seuil des 400 parties par millions (ppm).

Le problème ? Cette concentration n’est pas naturelle mais produite par l’activité humaine, en particulier par l’utilisation d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel). La température atmosphérique augmente à cause des rayons infrarouges non renvoyés dans l’espace. Pour limiter les dégâts, les océans deviennent naturellement des « puits de carbone », absorbant un maximum de CO2 en surplus dans l’atmosphère. Le carbone y est alors stocké pour 1000 ans, acidifiant par la même occasion les océans, ce qui provoque la disparition de nombreuses espèces animales et végétales.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Les océans ne pourront bientôt plus suivre le rythme actuel des émissions : la hausse des températures atmosphériques augmente la température des océans, et occasionnera à terme, un rejet du CO2 emmagasiné… Ce qui emballerait le système climatique de façon irrémédiable.

6-Empreinte carbone : Elle mesure nos rejets de CO2 pour nous donner une image plus claire et globale de notre pollution réelle de l’environnement. Un ménage français émettrait en moyenne 16,4 tonnes de CO2 par an. Ce calcul prend en compte la consommation d’énergie du logement, les déplacements, l’alimentation et les « extras » (comme les loisirs, les vêtements…). Pour connaître votre bilan carbone, c’est ici.

7-Taxe carbone : C’est une taxe qui vise à limiter le réchauffement climatique en contrôlant les émissions de CO2 afin que chacun soit responsable de ses actions. Le principe est simple : plus nous polluons, plus nous payons !

9 pays européens appliquent cette taxe, mais les pionniers sont les Suédois. Mise en place en 1991, le pays se félicite aujourd’hui d’avoir une baisse de 9% des émissions en 15 ans avec simultanément, une croissance économique de 48%. En France, la taxe carbone s’applique seulement depuis 2014 (Contribution Climat Energie) : la tonne de CO2 coûte 14,5 euros et passera à 22 euros en 2016, augmentant par exemple de deux centimes le prix au litre du diesel. Cette taxe sert à financer les énergies renouvelables mais reste bien basse face à la taxe suédoise qui s’élève à 115 euros pour la tonne de CO2.

8-Transition énergétique : Cela désigne le passage du système actuel, c’est-à-dire de l’utilisation d’énergies non renouvelables (énergies fossiles), vers un système d’énergies renouvelables à savoir l’éolien, l’énergie solaire (etc), pour la quasi-totalité des activités humaines.

En France, la loi sur la transition énergétique a été adoptée en juillet dernier. Le texte prévoit une diminution de 40% des GES d’ici 2030 et une division par 4 pour 2050. La part du nucléaire devrait également passer de 75% à 50% des énergies totales pour 2025. Le projet est ambitieux et prévoit 100 000 créations d’emplois en trois ans afin de développer la filière verte. Nous attendons donc de voir les initiatives, sachant qu’en septembre (donc après le vote de la loi), la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim a une fois de plus été repoussée pour 2018.

9-Biodiversité : Contraction de « diversité biologique », elle désigne la variété du monde vivant, à savoir les espèces végétales et animales (dont les premières sont apparues il y a 3,85 milliards d’années), et établie les liens créés par toutes ces espèces entre-elles et avec leur environnement. La biodiversité fait partie de la nature, qui elle, regroupe la Terre et tous ses éléments constitutifs, comme les milieux (eau, air, sol, milieu minéral), la lumière, le climat…

10-Ecosystème : C’est un milieu naturel dans lequel les conditions physicochimiques (température, humidité, rayonnement solaire, caractéristiques du sol ou de l’eau…) permettent le développement de certains organismes vivants. A grande échelle, nous avons l’écosystème marin et l’écosystème terrestre, mais cela peut s’appliquer pour des zones géographiques beaucoup plus précises comme les régions alpines, la forêt tropicale, la barrière de corail…

Le changement climatique perturbe ces écosystèmes avec l’augmentation des températures, mais aussi l’acidification des eaux ou la désertification. La déforestation, la pollution, la chasse… sont également de gros perturbateurs des écosystèmes, entraînant ainsi la disparition de nombreuses espèces. Les scientifiques sont aujourd’hui sûrs qu’au rythme actuel, nous aurons perdu la moitié de la biodiversité présente à la fin du siècle. 

 

Source : Néo Planète

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