Près d’1 milliard de personnes sans accès à l’énergie en Afrique : défis et perspectives d’un enjeu majeur du 21ème siècle
L’Afrique est un continent qui regorge de richesses naturelles et de ressources énergétique variées. Sa géographie hétéroclite dénote une abondance d’énergies fossiles, de bassins hydrauliques, de gisements d’uranium, de rayonnements solaires et de capacités géothermiques.
Mais qu’en est-il de l’accès à l’énergie dans ce continent ?
Deux critères sont généralement retenus pour évaluer l’accès à l’énergie d’une population dans une zone donnée : d’une part l’accès à une électricité durable et abordable, d’autre part l’accès à des moyens de cuisson propres et efficaces. Ces phénomènes sont au centre des défis majeurs, mais aussi des perspectives prometteuses qui se présentent au monde aujourd’hui. C’est pourquoi «Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes, à un coût abordable» est l’un des grands Objectifs de Développement Durables des Nations Unies (ODD n°7).
Sur les 7 milliards d’habitants de la planète, 840 millions n’ont toujours pas accès à l’électricité. Les 3 quarts, 600 millions, vivent en Afrique subsaharienne, soit les deux tiers de la population de ce continent (Banque Mondiale, 2019). Dans 13 pays africains, c’est plus de 75% de la population qui est dépourvue d’électricité (IAE, 2019). Par ailleurs, 900 millions de personnes en Afrique n’ont pas la possibilité d’utiliser une énergie propre pour cuisiner (Banque Mondiale, 2019). La majorité utilise encore des foyers de cuisson traditionnels utilisant du bois, du charbon ou du kérosène comme combustibles. Ces méthodes de cuisson, au-delà des émissions de gaz à effet de serre qu’elles engendrent, ont un fort impact sanitaire sur ses utilisateurs, le plus souvent les femmes et les enfants, du fait de la pollution de l’air intérieur. La collecte du bois, pénible et chronophage, limite le temps disponible pour la création d’activités génératrices de revenus ou encore l’éducation, et entrave ainsi fortement le développement socio-économique des populations concernées.
L’enjeu est de taille. Les besoins humains fondamentaux – l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation – ne peuvent être satisfaits si l’on ne dispose pas de ce qui est leur dénominateur commun, l’énergie. L’accès insuffisant à l’énergie cause chaque année 4 millions de décès dus à l’utilisation de foyers à bois pour la cuisine (OMS, 2019) ; entrave le fonctionnement des hôpitaux et des services d’urgence et compromet les objectifs d’éducation.
Elargir l’accès à une énergie propre et abordable représente dès lors un moyen fondamental pour les pays africains de changer de paradigme et adapter leur trajectoire de développement.
Les avancées technologiques récentes et la réduction de leurs coûts offrent aux pays africains la possibilité de faire un véritable saut en avant. D’une part, les solutions hors-réseau et décentralisées (mini-réseaux, systèmes autonomes, etc) permettent de tirer profit de la grande variété et disponibilité des sources d’énergies renouvelables et permettent ainsi d’accroître l’électrification, en particulier dans les zones rurales. D’autre part, la diffusion croissante de moyens de cuisson plus propres tels que les réservoirs à biogaz (ou biodigesteurs) ou encore les cuiseurs électriques, permet de fournir une alternative à l’utilisation de bois ou de charbon pour la cuisson.
L’ensemble de ces actions permettent d’inscrire l’accès à l’énergie comme un levier local, créateur d’emploi, et améliorant les conditions de vie des populations locales.
L’accès à l’énergie en Afrique est au cœur des engagements de la Fondation GoodPlanet. Entre 2013 et 2017, face à l’augmentation de la consommation de bois pour la cuisson dans le sud du Mali, la Fondation s’est investie dans un projet de construction de biodigesteurs. En 4 ans, 15 maçons ont été formés, 108 réservoirs à biogaz ont été construits pour un total de 800 bénéficiaires.
La Fondation GoodPlanet a pour ambition d’accroître ses projets de terrain d’accès à l’énergie en Afrique dans le cadre des actions du pôle Action Carbone Solidaire.
Azadée Kermani
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3 commentaires
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Francis
Je suis étonné que les fours solaires ne soient pas mentionnés comme moyens de cuisson propre.
michel CERF
Effectivement , s’il y a une énergie à exploiter dans cette région c’est bien le solaire .
Soso
Très intéressant, merci pour cet article!