L’association Bloom propose une pétition pour renforcer la protection des aires marnes protégées. Elle a déjà été signée par près de 200 000 personnes. La Fondation GoodPlanet, qui fait partie de la Coalition citoyenne pour les océans initiée par Bloom en 2024, soutient cette pétition et appelle le plus grand nombre de citoyens à apporter leur soutien à la demande d’une meilleure protection des océans et des littoraux. La pétition est adressée au Président de la République Emmanuel Macron à quelques mois de l’organisation de la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC-3) à Nice, du 9 au 13 juin 2025.
Alors que le nombre et la surface des aires marines protégées ne cesse d’augmenter depuis des années, Bloom déplore que bien souvent celles-ci soient davantage des labels plutôt que de vraies protections étant donné que de nombreuses activités économiques néfastes pour l’environnement restent tolérées, notamment la pêche et le chalutage.
« C’est un non-sens que des techniques de pêche destructrices soient encore autorisées dans des aires marines protégées en France. Ces zones, censées préserver la biodiversité, sont encore sont encore soumises à la pression de la pêche industrielle. Il est grand temps de mettre en place de véritables protections, en excluant toute activité destructrice. Pour que nos océans aient une chance de se régénérer, il est impératif de faire de ces zones des sanctuaires, et non des faux-semblants. La Fondation GoodPlanet soutient la pétition de l’association BLOOM et vous invite à la singer et la partager », déclare Cédric Javanaud, directeur de la Fondation GoodPlane, qui est aussi océanographe.
Pour des aires marines VRAIMENT protégées
[À lire aussi sur GoodPlanet Mag’ Didier Gascuel, auteur de La pêchécologie, manifeste pour une pêche vraiment durable : « on a besoin d’une agroécologie de la mer »]
Nous republions ci-dessous le texte de la pétition, voici aussi le lien pour la signer.
Pour des aires marines VRAIMENT protégées
M EMMANUEL MACRON, PROTÉGEZ LES AIRES MARINES PROTÉGÉES.
Les aires marines dites « protégées » ne le sont pas du tout. Il est parfaitement possible d’y extraire des ressources ou d’y pêcher avec des engins tractés qui raclent les fonds marins, comme le chalutage de fond ou la senne démersale (une méthode de pêche désastreuse).
Aujourd’hui, 86% des eaux européennes dites « protégées » sont intensément chalutées [1]. Une étude scientifique a même montré que dans plus des deux tiers des aires marines protégées du Nord de l’Europe, le chalutage était 1,4 fois plus intense à l’intérieur de la zone dite « protégée » qu’à l’extérieur [2].
Monsieur le Président, vous ne pouvez pas clamer que la France a « dépassé » les objectifs internationaux de 30% de protection de l’océan, alors que les zones sans activités à fort impact ne concernent que 4% des eaux françaises et encore, ces aires « fortement » protégées se situent dans les eaux très peu fréquentées de l’océan austral… Autour de la France métropolitaine, les zones réellement protégées représentent moins de 0,1% des eaux !
Dans le dictionnaire français, « protéger » signifie « Défendre contre toute atteinte, arrêter ce qui peut nuire ». Or les méthodes de pêche traînant sur les fonds marins sont non seulement fortement émettrices de CO2 mais les filets de pêche lestés et tractés détruisent les écosystèmes et la biodiversité marine, en plus de déloger tout le carbone stocké naturellement dans les sédiments marins. Les engins de pêche tractés sur le fond sont un non-sens climatique et écologique. Les interdire dans les zones qu’on a l’audace d’appeler « protégées » est bien le minimum qu’on puisse faire pour permettre à l’océan et à la biodiversité marine de se régénérer.
Les lobbies de la pêche ont suffisamment régné sur les décisions publiques. Aujourd’hui, les citoyennes et citoyens attendent du pouvoir politique des arbitrages forts qui défendent notre avenir.
Monsieur le Président, ayez le cran de résister aux pressions de quelques lobbies industriels non représentatifs.
NOUS VOUS DEMANDONS D’INTERDIRE SANS PLUS ATTENDRE LES MÉTHODES DE PÊCHE DESTRUCTRICES ET LES ACTIVITÉS INDUSTRIELLES DANS LES AIRES MARINES DITES « PROTÉGÉES ».
NOTES
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