Une nouvelle vie sauvée par Bryan Stevenson, l’avocat des condamnés à mort

 

Il est l’avocat des condamnées à mort aux USA et on l’appelle parfois le Nelson Mandela de l’Amérique. Il vient de sauver une nouvelle personne du couloir de la mort. Il confie sa vision de la justice à l’équipe de HUMAN, le prochain film de Yann Arthus-Bertrand.

Vendredi 3 avril, le condamné à mort en Alabama, Anthony Ray Hilton, a été libéré de prison et a pu sortir après 28 ans dans le couloir de la mort.  Cet Américain a été innocenté grâce à une expertise balistique que son avocat de l’époque n’avait pas pu se payer lors du procès.

Derrière la bonne nouvelle, celle d’une justice enfin rendue et d’un innocent qui échappe à la peine capitale et sort enfin de prison, se trouve Bryan Stevenson et son ONG Equal Justice Initiative. Vous ne connaissez peut-être pas ce nom, mais cet homme est qualifié par le quotidien anglais The Guardian de « Nelson Mandela de l’Amérique ». Voici son interview réalisée par l’équipe de HUMAN, le prochain film de Yann Arthus-Bertrand dont la sortie est prévue pour le 2e semestre 2015.

Bryan Stevenson et l’Equal Justice Initiative ont soutenu Anthony Ray Hilton et lui ont permis de bénéficier d’appels et de la révision du jugement grâce à l’obtention d’une nouvelle expertise balistique. Ce qui a permis de prouver que l’arme saisie chez l’accusé lors de l’enquête ne pouvait pas être celle employée pour commettre les meurtres. « La race, la pauvreté, une défense inadéquate et le mépris de l’innocence montré par l’accusation font de cette affaire un cas d’école de l’injustice», a affirmé dans un communiqué Bryan Stevenson, avocat du condamné et directeur de EJI.

Bryan a été interviewé pour le film HUMAN, et bien que son témoignage n’ait pas été conservé dans la version finale du film, vous pouvez en voir un extrait ici. Grâce à lui, les équipes de HUMAN ont pu tourner dans les prisons américaines et rapporter des témoignages forts, dont celui de Leonard qui ouvrira le film. Néanmoins, Bryan Stevenson  apparaît dans le livre qui accompagnera la sortie du film. Il explique longuement les raisons de son combat pour la justice et contre une justice qui ne donne pas d’autres chances aux individus : « J’ai ainsi rencontré beaucoup de personnes à propos desquelles j’aurais pu dire qu’elles ne sortiraient peut-être jamais (de prison), qu’elles seraient toujours des menaces pour elles-mêmes ou pour les autres, mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un dont j’aurais pu dire : cette personne est au-delà de la rédemption, audelà de l’espoir. Et c’est pourquoi je ne crois pas que l’on devrait accepter la peine de mort. »

Julien Leprovost

Un commentaire

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    • de LA PANOUSE

    Aucune indemnité ne peut compenser 28 ans d’une vie perdue et vécue dans la terreur d’être tué légalement alors que l’on est innocent. Quand aux juges, au procureur et aux jurés qui ont condamné cet homme sans l’entendre, je les obligerais à aller passer 15 jours fermes dans une prison pour réfléchir aux conséquences de leurs actes, qui sont plus condamnables qu’un chauffeur qui, par distraction, renverse une personne. L’irresponsabilité et l’impunité de juges partisans, ceux du mur des cons, par exemple,est un scandale de notre société bardée de certitudes et de préjugés bien pensant au service d’un totalitarisme mou.