Découvrez la bande annonce du film Empathie et apprenez-en un plus sur la démarche de son réalisateur Ed Antoja qui est parti explorer les questions liées au bien-être animal. Initialement, Ed Antoja, réalisateur du film Empathie, ne s’intéressait pas à ces sujets. À la demande d’une amie végane, le réalisateur espagnol se lance dans un reportage sur la condition des animaux d’élevage. Ainsi, il décide de s’immerger complètement dans le monde des personnes qui refusent de manger de la viande et adopte des habitudes alimentaires à l’opposé des siennes. Tourner ce documentaire l’a fait évoluer, au point qu’il déclare : « pour envoyer un message sur le bien-être des animaux, je devais d’abord y croire moi-même ».
Que ce soit pour le bien-être animal, l’environnement ou sa propre santé, nombreuses sont les raisons qui poussent certains à éliminer les produits d’origine animale de leur assiette. Ainsi est né le film Empathie, un documentaire poignant, qui invite à se questionner sur nos rapports aux autres espèces et nos comportements individuels. Empathie sort en salle le 10 novembre 2021.
Ed, afin de ne pas produire un reportage « lourd » et culpabilisant, propose un synopsis, paradoxalement léger et humoristique sur son propre processus d’adaptation à son nouveau mode de vie. Aucune scène choquante n’est montrée dans le film, bien que l’on peut observer les réactions d’un public en train de regarder des séquences tournées en caméra cachée dans un abattoir espagnol. « Le but était de faire quelque chose qui ne transmet pas seulement une information. Je voulais qu’il y ait un côté un peu divertissant et d’un peu drôle. Je ne voulais pas faire culpabiliser le public sur leur mode de consommation, mais juste montrer les effets de la consommation de viande et de laisser aux gens leur libre arbitre », affirle Ed Antoja. « Les gens ne veulent pas voir ce genre de film car ils ont peur du message qu’ils peuvent recevoir. »
Une violence occultée ?
Le film Empathie explique par exemple qu’en Espagne, lors des corridas, le moment où le taureau finit par vomir du sang est censuré à la télévision, pour ne pas choquer l’audience. « J’ai voulu filmer des abattoirs mais les responsables ne voulaient pas me laisser entrer. Pareil pour les fermes écologiques, censées promouvoir un traitement plus digne des autres espèces. »
Ed Antoja avoue que le tournage du film lui a appris beaucoup. « Je pensais que si on ne trayait pas les vaches, elles exploseraient. Mais, en fait, les vaches ont du lait car elles ont des petits qu’on leur arrache à la naissance », avoue Ed Antoja. La préservation de l’environnement n’est pas la seule motivation à ce changement d’habitudes, drastique parfois.
Alors pourquoi continuer de manger de la viande ?
La conscience environnementale et la prise en compte du bien-être animal poussent de plus en plus d’Européens à se tourner vers un mode de vie végétarien, voire végétalien, ou plus communément appelé par son nom anglais « vegan. » En effet, selon The European Data Journalism Network, 6 à 10 % des Européens refusent de manger de la viande. Selon un rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la consommation de viande serait responsable d’environ 15 % des émissions de gaz à effet de serre.
Toutefois, lorsque des habitudes sont ancrées depuis des générations, il est difficile de les remettre en cause. Comme beaucoup d’Occidentaux, Ed avoue qu’avant le tournage de son film Empathie, il mangeait de la viande à chaque repas, car il était persuadé qu’un repas sans produit carné était un repas incomplet. « Les gens pensent que manger de la viande est une habitude alimentaire que nous avons depuis « la nuit des temps ». Mais c’est en fait faux, l’habitude que nous avons de consommer de la viande régulièrement a commencé à la fin de la guerre, où la viande qui était un mets de luxe est devenu un produit de consommation. »
Aussi, le film bat en brèche la croyance pense qu’une alimentation sans produit d’origine animale est synonyme de carence ou de maladie. En effet, dans le cadre de son reportage, Ed a eu l’occasion de voyager en Allemagne afin de rencontrer « l’homme le plus fort du monde ». Patrick Baboumian, 116 kg, est devenu vegan en 2011 et fut couronné Homme le plus fort du monde la même année. Il est par ailleurs ambassadeur de l’association PETA, pour la défense des animaux.
Empathie pose également des questions sur le rapport au monde animal. Ed Antoja relative les spécificités de l’humain : « nous disons les humains et les animaux pour dissocier les espèces, mais en réalité les humains sont aussi des animaux. Avec d’autres capacités, comportements etc… Nous ne sommes pas mieux qu’eux, nous sommes différents. On ne peut pas traiter les animaux comme s’ils étaient des objets pour nous divertir, nous habiller ou nous nourrir… »
La dissonance cognitive, un frein à l’action
L’empathie est la faculté d’être sensible aux émotions des autres. Le reportage d’Ed Antoja soulève donc une question pertinente, celles des contradictions entre la souffrance que nous percevons et le fait de continuer à consommer de la viande comme si de rien n’était. Ce phénomène est connu sous le nom de dissonance cognitive. Ce sont les tensions que nous pouvons ressentir lors de contradictions entre différentes croyances, ou des actions et des croyances. Même en ayant conscience des conséquences de la consommation de viande, il reste difficile de complètement remettre en question ses habitudes alimentaires. « Je pense que pour des questions de survie et de confort, les humains ne veulent pas se flageller à chaque fois qu’ils font quelque chose qui aurait des effets néfastes sur l’environnement ou leur santé. De toutes façons, on pollue la planète rien que par le fait d’exister. La balance est dure à trouver entre l’envie de vivre sa vie de manière légère et heureuse et le fait de vivre sans faire de mal aux autres espèces ou à la planète »
Romane Pijulet
Un commentaire
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michel CERF
Il est effectivement indispensable de réduire sa consommation de produits animaux , la question est de savoir si l’humain est carnivore ou herbivore , la réponse est non , omnivore , la réponse est oui .