Avec près de 8 550 000 km2 et 200 millions d’habitants d’ethnies diverses, le Brésil est le plus grand pays d’Amérique latine. Son territoire accueille 60% de la forêt amazonienne et abrite une des plus riches biodiversités du monde. Il possède 1/5 des réserves d’eau douce de la planète.
Ses principales ressources économiques proviennent de l’extraction du pétrole ainsi que de l’agriculture de la canne à sucre, du soja et du café. Cette exploitation commerciale, basée sur un complexe agro-alimentaire développé, a permis au Brésil de devenir un des premiers pays émergents, parfois aux dépens de la protection de son environnement.
Enjeux
Déforestation : L’expansion de l’agriculture industrielle et le développement de l’élevage à grande échelle sont les principales causes de la déforestation de l’Amazonie. La production par le pays du tiers de l’éthanol mondial a entraîné une forte augmentation de la surface des champs de canne à sucre. De plus, la monoculture et la surexploitation des pâturages contribuent à l’érosion et à la dégradation des terres. Aujourd’hui, près de 18% de la forêt amazonienne brésilienne a été détruite, soit environ 700 000 km2, la superficie du Maroc. De nombreuses espèces végétales et animales ont disparu avec cet espace. Les confrontations entre protecteurs de la forêt et multinationales exploitantes sont constantes. L’assassinat de Chico Mendes en 1988, et plus récemment celui de Sœur Dorothy témoignent du danger et de la perpétuité de la lutte.
Émissions de gaz à effet de serre : La destruction de la forêt primaire est la première cause d’émissions de gaz à effet de serre dans le pays, qui est le quatrième plus grand pollueur mondial. Suivant ses engagements pris à Copenhague, le Président Lula a promulgué une loi volontaire engageant le pays à réduire de 40% ses rejets d’ici à 2020.
OGM : Le Brésil est le 3e producteur mondial d’OGM pour le soja, le coton et le maïs. Les cultures représentent un quart des 62 millions d’hectares de terres arables du pays. La coexistence entre les filières OMG et conventionnelles témoigne de la volonté du Brésil de tracer une 3e voie, entre développement économique et sauvegarde environnementale.
Barrages hydrauliques : le barrage d’Itaipu est l’usine hydraulique qui produit le plus d’électricité au monde après le barrage des Trois-Gorges. Les barrages participent au développement du pays, mais leur construction est critiquée pour les conséquences sur les populations indigènes et l’environnement. Une forte mobilisation des tribus indiennes s’organise aujourd’hui derrière le chef Raoni afin d’empêcher la construction de l’usine hydroélectrique de Belo Monte, qui, achevé, serait le troisième plus grand barrage au monde.
Acteurs
Marina Silva a été honorée des prix Goldman et Sophie pour son engagement dans la cause environnementale. Avec Chico Mendes, elle a organise les premières manifestations pacifiques contre la déforestation, permettant de protéger des milliers d’hectares dans la région d’Acre. Ministre de l’Ecologie en 2003, elle a démissionné en 2008 pour protester contre les politiques favorisant la croissance aux dépens de la sauvegarde environnementale.
Fondé par Rodrigo Baggio, CDI (Comitê para Democratização da Informática) a pour but d’apporter l’informatique dans les quartiers défavorisés afin de lutter contre l’exclusion digitale et inclure la population pauvre dans le développement économique. CDI comprend 554 communautés dans les favelas et 200 à l’extérieur. L’ONG soutient 1 250 000 personnes dans 11 pays et a permis à 58 500 jeunes d’obtenir un diplôme depuis 1995.
Le Projet Tamar de Guy et Neca Marcovaldi vise à sauver les tortues marines brésiliennes. Le couple a développé 22 entreprises d’écotourisme sur les côtes qui emploient aujourd’hui 500 collaborateurs. Les populations locales ont ainsi été encouragées à protéger les tortues au lieu de les chasser. Depuis ses débuts en 1980, ce projet aura permis la sauvegarde d’environ 10 millions de tortues à leur naissance.
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