Bonne nouvelle : la réduction du trou dans la couche d’ozone se confirme et elle est bien attribuable aux actions humaines

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Ile de Ross - Castle Rock sur Hut Point Peninsula - Terre Victoria - Antarctica ( South Pole) © Yann Arthus-Bertrand

Une nouvelle étude menée par le MIT (Massachussetts Institute of Technology) publiée dans la revue Nature début mars confirme le rétablissement de la couche d’ozone. Surtout, et c’est une première, ces travaux attribuent une grande partie de la restauration de celle-ci à l’interdiction des chlorofluorocarbures (ou CFC) et non pas à d’autres facteurs potentiels comme les variations naturelles de la météo ou bien les gaz à effet de serre.

« De nombreuses preuves ont déjà démontré que le trou de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique était en train de se réduire. Nos travaux constituent la première étude qui mesure la confiance qu’on peut avoir dans la restauration de la couche d’ozone. La conclusion est, avec 95 % de certitude, que la couche d’ozone est en train de se reformer. C’est génial car cela démontre que nous pouvons résoudre les problèmes environnementaux », se réjouit la scientifique Susan Solomon. Co-auteure de l’étude, elle travaille depuis plus de 40 ans sur la détérioration de la couche d’ozone.

Selon Susan Solomon, si la tendance observée se poursuit, « à partir de 2035, il pourrait y avoir des années durant lesquelles le trou de la couche d’ozone ne se forme pas au-dessus de l’Antarctique. Certains d’entre vous le verront peut-être même disparaître au cours de leur vie. » Elle insiste sur le fait que ce résultat est dû aux actions humaines qui ont conduit à décider de ne plus recourir aux gaz destructeurs de la couche d’ozone.

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Pour obtenir leurs résultats, les chercheurs du MIT ont utilisé la méthode appelée fingerprinting (empreinte digitales) employée dans les sciences du climat. Cette méthode a valu un prix Nobel de Physique en 2021 à ceux (l’Américano-Japonais Syukuro Manabe et l’Allemand Klaus Hasselmann) qui l’ont développée. Elle permet d’isoler un facteur spécifique en dehors des variations naturelles d’un système afin d’en déterminer l’influence. Et ainsi d’évaluer la nature anthropogénique d’un changement dans un modèle. Grâce à des modèles informatiques et des simulations, les scientifiques du MIT ont pu appliquer la méthode du fingerprinting aux substances responsables du trou de la couche d’ozone. En effet, selon les années et les moments de l’année, la taille du trou de la couche d’ozone évolue, ce qui peut s’expliquer en partie par des phénomènes physiques et métrologiques naturelles, mais aussi par l’activité humaine. Le trou dans la couche d’ozone est généralement à son maximum au mois de septembre avant de refluer et de se réduire.

L’auteur principal de l’étude, Peidong Wang qui étudie sous la direction de Susan Solomon au sein du département de sciences de la Terre, de l’atmosphère et de la planète au MIT rappelle qu’il aura fallu une quinzaine d’années d’observations et d’études : « elles nous ont donné confiance dans la méthode du fingerprinting. Et cela nous montre qu’il est possible de résoudre les problèmes environnementaux ».

Derrière cette nouvelle de la restauration de la couche d’ozone rendue possible par le protocole de Montréal, qui est un peu un marronnier de l’écologie, il est possible de voir une démonstration du rôle de la science et de sa transcription en décisions politiques afin de préserver l’environnement. En effet, le trou dans la couche d’ozone a été découvert en 1985 et seulement deux années plus tard, en 1987, était signé le protocole de Montréal qui a interdit les substances dégradant la couche d’ozone, notamment les CFC. La couche d’ozone protège la surface de la terre d’une partie des rayons solaires. Sans elle, la vie serait impossible sur notre planète.

Julien Leprovost

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Pour aller plus loin

L’article (en anglais) publié dans Nature Fingerprinting the recovery of Antarctic ozone | Nature

Le communiqué (en anglais) du MIT Study: The ozone hole is healing, thanks to global reduction of CFCs | MIT News | Massachusetts Institute of Technology

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