L’archipel des Marshall est constitué des îles Ratak (ou îles du Levant) à l’est, et des îles Ralik (ou îles du Couchant). L’ensemble de ces îles – que la tradition a baptisé « jolet jen Anij » (dons de Dieu) – s’étend sur 1,3 millions de km² (la taille de la Mongolie) ; mais la superficie terrestre n’est que de 181 km². La plupart des 63 000 habitants vivent sur Majuro, où se situe la capitale (Dalap-Uliga-Darrit). L’île de Kwajalein, le plus grand atoll du monde avec 120 km de longueur, est un site d’essai du Space and Strategic Defense Command dédié aux projets américains de bouclier anti-missiles.
Enjeux
Retombées des essais nucléaires : 67 expérimentations nucléaires atmosphériques ont été menées par les Etats-Unis sur les atolls de Bikini, Enewetak et Rongelap dans les années 40 et 50. Concernant les dégâts matériels (pollution des sols) et humains (suivi médical de 16 000 personnes, soit ¼ de la population), les Américains considèrent qu’ils ont payé leur dû dans les années 80 en versant entre 150 et 200 millions de dollars.
Energie : en 2008, un état d’urgence économique a été déclaré devant l’impossibilité de payer la facture du diesel importé qui alimente les 2 centrales de Majuro et d’Ebeye.
Changement climatique : le niveau moyen de ces îles de corail et de sable est de 2 m au-dessus de la mer. Elles sont donc particulièrement vulnérables.
Déchets : à cause du courant équatorial nord, les atolls réceptionnent de grandes quantités de détritus marins. Quant aux rivages de Majuro, ils sont souillés à la fois par les eaux usées non traitées – et par les déchets ménagers, dont la collecte a été mal gérée pendant 3 ans (2003 à 2007) à cause de la vétusté des équipements.
Biodiversité : seule espèce endémique : le rat polynésien ; parmi les espèces invasives, des “fourmis folles” (qui n’avancent pas comme dans un défilé militaire).
Espaces protégés : les atolls Bikini et Ailinginae ont de grandes chances de figurer bientôt sur la liste du Patrimoine mondial.
Acteurs
La Marshall Islands Conservation Society (MICS) est une ONG locale qui se mobilise sur de multiples fronts : mise en œuvre d’un programme de recylage de déchets, y compris toxiques ; protection des atolls par le biais de la mariculture (culture de plantes et élevage d’animaux en milieu marin, notamment à des fins commerciales), productions audiovisuelles, ateliers sur la pollution et la pêche, système d’alerte radiophonique pour signaler des pratiques destructrices de pêche.MICNGOs rassemble les ONG des Marshall.
Signataire du Défi de la Micronésie, les Iles Marshall ont élaboré, dès 2000, une Stratégie nationale pour la biodiversité, qui souligne l’importance de se référer aux pratiques ancestrales (les « mo » qui définissaient l’exploitation durable de chacun des atolls).
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