La Somalie, grande de 637 657 km² et peuplée par 10 millions d’habitants, est la proie de conflits claniques qui divisent le territoire: en 1991, le Nord-Ouest a proclamé son indépendance sous le nom de Somaliland ; le Punland (au nord-est) s’est déclaré autonome en 1998. Ces deux nouveaux États ne sont pas reconnus officiellement. L’agriculture et l’élevage sont les activités principales de 65 % de la population. Le pays recèle des ressources naturelles (uranium, fer, bauxite, cuivre, sel, hydrocarbures) pour la plupart inexploitées et souvent source de conflit.
Enjeux
Guerre civile. Les conflits armés débutent en 1986 et restent d’actualité malgré l’intervention des Nations unies de 1992 à 1995 Opération Restore Hope). En 2009, les hostilités entre les parties ont déplacés 400 000 Somaliens. L’économie du pays est maintenue grâce à l’aide internationale et la rentrée de devises provenant de la diaspora, qui comptaient pour 60% du PIB en 2007.
Eau. La Somalie est le pays pour lequel le taux d’accès à l’eau potable est le plus bas. Durant la sécheresse de 2006, les habitants du sud du pays n’avaient que trois verres d’eau par jour et devaient marcher jusqu’à 70 km pour trouver de l’eau. En 2009, le pays a subi sa pire sécheresse depuis une décennie. Suite aux mauvaises récoltes, au manque de pâturage et aux déplacements de populations cherchant à fuir les conflits, 50 % de la population ont eu recours à l’assistance humanitaire.
Déchets toxiques. Des embarcations contenant des déchets dangereux continuent d’être coulées au large des côtes somaliennes. Des fûts, y compris certains contenant des déchets radioactifs, ont été retrouvés au moment du tsunami de 2007. La journaliste italienne Ilaria Alpi qui avait enquête sur ce thème, a été assassinée en 1994. Selon un rapport de l’ONU, ce trafic est rentable puisque l’élimination de déchets dangereux coûte 2,50 $ la tonne en Somalie contre cent fois plus en Europe.
Piraterie. Les aides du programme alimentaire qui arrivent par voie maritime nécessitent l’accompagnement d’escortes militaires. Selon Ted Dagne, spécialiste de l’Afrique, la pollution des côtes et la guerre civile ont forcé les pêcheurs locaux à se reconvertir en pirates afin de subvenir à leurs besoins. Depuis 2005, quelques centaines de bateaux ont été attaqués, principalement dans le Golfe d’Aden. La Combined Task Force 150 a été créé par l’ONU afin de protéger les convois.
Biodiversité. L‘écosystème marin est largement détruit du fait des méthodes de pêches et de la pollution. Le Somali Current Large Marine Ecosystem (SCLME) est un programme visant à étudier et protéger la faune et la flore marine.
Acteurs
Horn of Africa Relief and Development Agency est une ONG qui collabore avec les communautés locales afin de promouvoir la paix et le développement. En 2002, Fatima Jibrell, directrice d’Horn of Africa, a reçu le prix Goldman pour s’être battue contre l’exploitation intensive des ressources naturelles de la Somalie.
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