Les promoteur immobiliers font main basse sur les terres des victimes du tsumani en Thaïlande et en Indonésie, rapporte l’IRIN, arrachant les terres de ceux qui, en 2004, ont été déplacés dans l’urgence, pour construire à la place des résidences de luxe. Cet accaparement des terres s’est également produit après l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, après le séisme en Haïti et après les cyclones et les inondations aux Philippines.
Il faut dire que les habitants déplacés ne disposent pas toujours de droits de propriété. Ils n’ont parfois même pas de carte d’identité ou de documents qui prouvent leurs droits sur les terres, ce qui rend la tâche difficile aux ONG et aux associations d’aide au logement.
« Quant aux gouvernements, ils ne tiennent pas assez compte des implications sociales des déplacements forcés de populations, explique Sara Pantuliano, responsable du Groupe de politique humanitaire d’Overseas Development Institute (ODI). Une implantation planifiée peut provoquer chez les gens des dépressions, un sentiment d’isolement et une plus grande vulnérabilité. De plus, les communautés sont souvent déplacées vers des endroits éloignées du centre ville où elles ne souhaitent pas habiter car elles sont coupées de leur travail. Les victimes cherchent alors à récupérer leur terrain mais en vain. »
Cassidy Johnson, maître de conférences en construction et urbanisme dans les pays en développement à l’University College de Londres, identifie deux facteurs susceptibles d’aider les personnes déplacées à faire reconnaître leurs droits fonciers : la présence de groupes d’action communautaire bien établis, tels que les associations d’habitants de bidonvilles, qui reconstruisent collectivement et ont des liens solides avec le gouvernement local leur permettant de défendre leurs droits, et l’existence de projets d’épargne collective des habitants, qui leur assure des fonds pour reconstruire.
« Chaque fois qu’il est possible, les communautés devraient être encouragées à prendre leurs affaires en main sans attendre que les autres réagissent, déclare Sara Pantuliano. Après le tremblement de terre au Gujarat en 2001, les communautés ont réussi à ré-occuper leurs anciens terrains parce qu’elles se sont mises à re-bâtir elles-mêmes des logements permanents, plutôt que d’attendre la permission du gouvernement. Elles n’ont guère laissé au gouvernement d’autre choix que de les autoriser à rester sur place. »
L’idée de “reconstruire en mieux”, devenue le langage standard des gouvernements après les urgences, doit être redéfini, a-t-elle ajouté. Plutôt que d’améliorer la qualité des infrastructures, il faut inclure l’idée de « terres pour les sans-terres et de logements pour les sans-abris. »
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